Le projet
Un collectif éphémère de 5 photographes a réalisé un projet sur plusieurs mois avec une restitution lors de France Design Week de Tours 2024.
Le projet s’appuie sur un concept de Grégory Halpern, photographe documentaire américain de l’agence Magnum, qui suggère dans l’un de ses workshops, d'identifier le sujet auquel on est vraiment attaché, afin de concentrer son regard sur quelque chose qui est essentiel à titre personnel. Il propose alors le scénario suivant : " S'il vous restait trois mois à vivre et que vous puissiez laisser derrière vous une série de photos qui serait votre contribution photographique, que photographieriez-vous ? ".
Les eaux dorées
"Sous la simplicité apparente de mes images se cache souvent une joyeuse complexité. Parfois, je crée des doubles expositions directement avec l’appareil, d'autres fois en photomontage. Et quand une photo est ratée, pas question de la jeter : je la recycle pour créer une autre image.
Virginia Palomares
Une odeur sucrée
"Revenir sur les terres de son enfance, se les réapproprier, se les réinventer, évoquer le passé en lien avec le présent, c’est le cœur de ce projet photographique. La traduction de ces moments solitaires n’a pas été simple, par quoi commencer, comment évoquer des sensations telles que le vent, l’odeur sucrée de l’été ou la vision furtive à vélo d’un beau rayon de lumière…" .
Raphaël Fournier
Et si c’était,
«... avoir un toit sur la tête, sentir le vent sur sa peau, recueillir la pluie qui nous fait vivre, s’immerger d’eau, croire, croire le sang qui coule dans nos veines, et ce coeur qui bat, sentir les vibrations, aimer plus grand que l’univers l’enfant que l’on a porté, s’émouvoir, transmettre, faire valoir, échouer, cueillir la fleur qui raconte l’humeur du moment, recevoir, apprendre, transmettre, poser les pieds au sol et ressentir la terre au point de faire vibrer chaque particule de ce qui nous constitue, et surtout respirer, respirer qui l’on est, respirer, respirer la terre, cueillir le fruit qui nous nourrit, faire pousser pour être et devenir., se connecter à soi, à l’autre, a celui qui nous envahit, celui qui nous veut du bien et celui qui nous veut du mal, absorber la dualité la différence l’intolérance, vibrer, rencontrer, revendiquer, positionner ses choix et se tenir debout, créer le mouvement...»
Anne Piégu
Les mains de Leïla
"L’existence humaine s’écrit chaque jour au contact du monde. En cette année 2024, ma fille Leïla est âgée de huit ans , et, je continue à photographier ses nouveaux gestes. J’enregistre le mouvement de sa vie qui se dessine devant moi. L’apprentissage est quotidien. La transmission, l’expérimentation le sont tout autant, pour elle comme pour moi. Savoir se servir de ses mains pour gagner en autonomie et grandir. Tout simplement...".
Damien Mousseau
Un truc simple
"Si un appareil simple c'est pour les teubés, j'en suis. Cette simplicité, c'est ma liberté, ma carte d'immunité, mon philtre chinois. Rien de magique, mais elle me projette dans un acte créatif pur ou je fais (presque) tout ce que je veux. Je ne veux pas un truc super performant, super net, super beau, super gros, super cher ou même super super. Je veux un truc simple, comme je le voudrais chaque jour de ma vie...sans oublier le goût de l'aventure."
Francois Christophe
Derrière ces propositions se profilent des notions essentielles, voir existentielles. Un choix doit s’opérer. Le choix, c’est déjà un mécanisme intrinsèque de la photographie, puisqu’une série de décisions s’opère immanquablement dans le processus de réalisation. Quelle lumière, quel boitier, quelle focale, quel cadre, quel papier, quel jus, quelle intention… Une foultitude d'arbitrages sont à faire. Celui qui est probablement le plus épineux, consiste à faire une sélection finale. Il faut extraire la série qui fonctionnera, qui sera une évidence et c’est assurément à cette étape que la simplicité est convoquée. La simplicité, comme une évidence... pour aller à l’essentiel. Pour être lu.
La simplicité en photographie se limite-t-elle à la forme, à une proposition minimaliste ou bien s’agit-il aussi d’un mode opératoire, d’un cheminement intime et personnel ? Comme en philo, il n'y a pas de réponse toute faite, mais une succession de questionnements,d'errances et d'échecs pour illustrer ce principe de simplicité. Comme dirait mon coiffeur : " La simplicité, c'est compliqué ". F.C
Présentation des photographes
Francois Christophe
Curateur pour France Design Week
Francois Christophe est diffusé par l'agence Hans Lucas et répond à des commandes pour la presse et les entreprises. Il enseigne la photographie à l'école Etic de Blois auprès d'étudiants en design graphique. Récemment, il a lancé Labelinfidel afin de propulser des projets éditoriaux originaux par le biais de micro-éditions ou d'expositions.
Anne Piégu
Après une expérience en presse quotidienne dans le Var dans les années 2000, elle pratique aujourd'hui une photographie nomade entre l’Afrique de l’Ouest, l’Asie et transatlantique Casamance-Brésil. Elle répond aussi bien à des commandes de collectivités qu’à la création d’image d’entreprise. Implantée en Région Centre-Val-de-Loire, elle contribue à valoriser le territoire à travers les actions humaines diverses et insolites, particulièrement en milieu rural qu’elle sillonne. Elle est engagée bénévolement à Zone i, lieu dédié à l’image et à l’environnement basé à Thoré la Rochette.
Raphaël Fournier
Distribué par Divergence et membre du collectif Le Terrier, Raphaël a un intérêt tout particulier pour le reportage documentaire et le travail long en immersion. L’humain est souvent au cœur de ses projets.Il vit actuellement à Paris après 10 ans à l’étranger (Royaume-Uni, Chine, Turquie) et travaille pour la presse, pour des clients institutionnels ainsi que sur des projets plus personnels. Par ailleurs, il intervient régulièrement comme formateur auprès du CFPJ et de l’IPJ.
Virginia Palomares
Virginia Palomares est Directrice communication et photographe autodidacte. Après des études en linguistique, elle a travaillé plus de dix ans comme chef de projet dans l'industrie avant de se former à l'hypnothérapie et à la programmation neurolinguistique en 2022. La photographie est une passion née dans l'enfance, alors qu'elle collectionnait des affiches en noir et blanc. Elle a récemment été remarquée par la magazine Réponses Photo.
Damien Mousseau
Damien Mousseau aime se qualifier d’explorateur campagnard, qui voyage dans les espaces proches de chez lui. Il photographie le vivant et les mouvements des paysages naturels ou agricoles. Il travaille depuis 2018, sur un projet intitulé: "Une odyssée en terre agricole". Il s'agit d'une exploration du paysage agricole, sur la manière dont le sol est cultivé, les animaux sont nourris, pour fabriquer notre alimentation. Ce projet sera exposé en septembre 2025, au Centre Claude Cahun de Nantes.