LA CRAINTE DE REPRÉSAILLES, UN FARDEAU À DÉNONCER

« Je le dirais ben, sauf que… »

Vous arrive-t-il ou vous est-il déjà arrivé, à vous ou à des collègues, de retenir vos opinions, de taire vos préoccupations ou de passer sous silence des pratiques inappropriées de l’employeur de peur de subir des conséquences négatives?

Des conséquences ‒ ou représailles ‒ qui peuvent prendre la forme de sanctions disciplinaires officielles ou se faire beaucoup plus subtiles : retrait de responsabilités, entraves à l’avancement de carrière, manipulation d’horaires, exclusion sociale, etc.

La loi du silence (omerta)

Cette crainte des représailles est telle au sein du réseau de la santé et des services sociaux qu’elle a fini par imposer un véritable code du silence, et ce, dans un environnement où la communication ouverte et la transparence sont pourtant essentielles afin d’assurer des soins de qualité.

Avec le temps s’est en effet instaurée une culture de non-divulgation, véritable omerta, favorable à la dissimulation de fautes de gestion et à la non-communication de problèmes qui pourraient autrement être résolus pour améliorer les soins.

À cause de cela, des situations sont passées sous silence et perdurent, augmentant les risques de conséquences négatives sur la qualité des soins ainsi que sur la santé mentale et physique des personnes salariées.

Un facteur de surcharge

Crainte des représailles et omerta sont de nature à générer du stress, un sentiment d'impuissance, de l’isolement ainsi qu’une diminution de l'engagement.

Cette pression peut peser très lourd sur les épaules des personnes salariées et contribuer à l’augmentation de la charge de travail vécue, affectant ainsi leur bien-être ainsi que leur santé physique et mentale.

La gestion axée sur la performance vient également ajouter à cette pression avec un processus de reddition de compte axé sur le rendement et le volume au détriment du « feedback » sur les processus.

Briser le silence

Briser cette culture du silence passe par la prise de parole. Il nous appartient, individuellement et collectivement, de pousser nos organisations à promouvoir une culture de la transparence et à encourager une communication ouverte et honnête.

Si la mobilisation collective reste le meilleur moyen d’y parvenir, il y a toutefois des cas où il faut passer à l’action en tant qu’individu en dénonçant des situations répréhensibles pour le bien-être des personnes salariées ou usagères.

Des protections existent pour ceux et celles qui veulent ainsi lancer l’alerte (dans votre convention collective et dans la loi). Si vous souhaitez dénoncer une situation ‒ individuellement ou collectivement ‒ mais craignez les représailles, votre équipe syndicale locale peut vous aider. N’hésitez pas à la consulter.

POUR EN SAVOIR PLUS

aptsq.com/chargedetravail

CRÉÉ PAR
Patrick Mathieu