Les Fontaines du Marais Juin 2025

Mais avant tout petit rappel rapide sur l'accès à l'eau dans les siècles précédents qui ne voyait pas encore l'eau couler du robinet à tous les étages

Entre le 15e et le 19e siècle, les Parisiens ont vu leurs modes d'approvisionnement en eau évoluer considérablement, en raison des progrès techniques, de l'urbanisation croissante et des besoins sanitaires. Voici un aperçu structuré par périodes clés :

Au 15e siècle : un approvisionnement encore médiéval

La Seine : principale source d'eau pour boire, cuisiner, laver. On y puisait directement ou via des porteurs d'eau. Fontaines publiques : alimentées par des aqueducs anciens (comme l’aqueduc de Lutèce datant de l’époque romaine, en ruine mais parfois encore utilisé). Puits privés et publics : nombreux dans les cours ou les rues

Les porteurs d'eau (ou "portefaix") : Métier officiel à Paris. Ils allaient chercher l'eau à la Seine ou à une fontaine pour la livrer aux domiciles, souvent contre paiement. Problèmes : L’eau est souvent polluée, Maladies hydriques fréquentes

Du 16e au 17e siècle : des initiatives royales

Henri IV (fin 16e – début 17e) : Construction de l’aqueduc de l’Avre et relance de l’aqueduc Médicis (qui capte les eaux de Rungis jusqu’au jardin du Luxembourg). Multiplication des fontaines monumentales, comme la Fontaine des Innocents

Fontaines à pompe : La Pompe de Notre-Dame (1579), puis la Pompe de la Samaritaine (1608) : ces dispositifs mécaniques pompent l’eau de la Seine pour alimenter des quartiers.

18e siècle : vers une rationalisation

Création de nouvelles fontaines : Fontaines du style "Louis XV", installées à des carrefours stratégiques. Début de réflexion sur l'hygiène publique : Les élites commencent à s'inquiéter de l’insalubrité des eaux. Le métier de porteur d’eau reste dominant, mais certaines maisons commencent à être alimentées via des conduites de plomb rudimentaires.

19e siècle : révolution industrielle et modernisation

Napoléon Ier puis Napoléon III vont jouer un rôle crucial. Canal de l’Ourcq (1802-1825) : Construit sous Napoléon Bonaparte pour amener de l’eau potable depuis le nord-est de Pari il est ouvert partiellement à la navigation en 1821 et 1822. Travaux d’Haussmann (sous Napoléon III, à partir de 1853) : Modernisation du réseau d’eau potable. Création de réseaux séparés pour eaux potables et eaux non potables. Développement de réservoirs (comme celui de Montsouris) et de conduites souterraines.

Déclin des porteurs d’eau : Grâce aux canalisations et aux premiers branchements domestiques, leur métier disparaît progressivement

La Fontaine de Jarente

Dans le 4ème arrondissement, au fond de l'impasse de la Poissonnerie, vous découvrirez cette fontaine monumentale. Créée en 1783 suite à la destruction du Prieuré Sainte Catherine du Val des Ecoliers, elle a été inscrite aux Monuments Historiques en 1925. Haute d'environ 7 mètres, elle est adossée au mur du fond de l'impasse et présente un fronton triangulaire supporté par deux pilastres, un beau bas-relief. Elle fonctionne toujours et l'eau s'écoule d'un mascaron en bronze représentant une tête de satyre

La fontaine de l hôtel Colbert

La fontaine de l hôtel Colbert Elle se dresse dans la cour de l'hôtel Colbert de Villacerf, ou hôtel Pierrard, construit en 1650 par Édouard Colbert Villacerf. La même année, fut créée la fontaine, qui représente une femme agenouillée tenant une urne. Le fronton est orné d'une imposante tête de dieu.
Les 4 fontaines de la Place des Vosges. Elles sont parfaitement identiques et sont en pierre de Volvic. Elles comportent un bassin circulaire au centre duquel se trouvent deux piédouches supportant deux vasques de formes décroissantes. L'eau ruisselle depuis la gerbe posée au sommet jusqu'au sol. Lorsqu'elle arrive dans le grand vasque, elle est recrachée dans le bassin circulaire par 16 têtes de lions décoratives. Les quatre fontaines sont alimentées par l'Ourcq. Pour en savoir plus https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaines_de_la_place_des_Vosges

La fontaine de Joyeuse ou fontaine Saint-Louis

Aussi appelée fontaine Saint-Louis, la fontaine de Joyeuse remplace une fontaine qui était à ce même emplacement adossée à l'hôtel de Marc Miron, construit vers 1580 et aujourd'hui disparu. Cette fontaine avait été construite en 1687 et était déjà dite de Joyeuse. Elle fut remplacée en 1847 par la fontaine actuelle, alimentée par le canal de l'Ourcq, et qui faisait partie d'un programme de la Ville de Paris établissant des fontaines publiques pour fournir de l'eau au quartier du Faubourg Saint-Antoine très peuplé. On trouve plusieurs fontaines construites à la même époque et d'un aspect très comparable, comme la fontaine de la Roquette (1847), ou la fontaine Sainte-Eugénie, aujourd'hui détruite. La fontaine de Joyeuse est décorée par le sculpteur Isidore-Romain Boitel (1812-1860).

La fontaine du square Georges Cain

La fontaine du marché des blancs manteaux

En 1813, l'empereur Napoléon ordonne la création d'un marché dans l'emplacement de l'ancien hospice Saint Gervais situé rue Vieille-du-Temple, en face de celle des Blancs-Manteaux. Cet emplacement qui appartient aux hospices sera acheté par la ville de Paris.

Pour des raisons d'hygiène, la boucherie est installée dans une halle séparée, édifiée de l'autre côté de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais, elle est inaugurée le 5 juin 1823. La façade de cette halle de la boucherie est décorée de deux fontaines dont l'eau se déverse dans des bassins, par deux têtes de taureaux en bronze de style assyrien antique, dues au sculpteur Edmée Gaulle. Aujourd'hui le pavillon fut transformé en école communale après la fermeture du marché en 1910. Les têtes de bovidés sont conservés à titre purement décoratif

Le terme Blancs-Manteaux est, à l'origine, le surnom donné à Paris de 1258 à 1277, à l'ordre mendiant des serviteurs de la Sainte Vierge en raison de la couleur de leur habit blanc.

Après la suppression de l'ordre, ce surnom de « Blancs-Manteaux » est donné aux Guillemites, puis aux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. Ce terme s'applique aujourd'hui, à Paris, dans le quartier du Marais à une église, à une rue, à un ancien marché et à un théâtre

Les fontaines du Crédit Municipal

Le crédit municipal de Paris se trouve dans un hôtel bâti sur un ancien couvent, lui-même érigé sur l'ancienne enceinte de Philippe-Auguste détruite à cet endroit vers 1535. Le tracé de cette ancienne enceinte ainsi que les vestiges d'une ancienne tour sont encore visibles dans des cours de cet établissement

La fontaines des Haudriettes

La fontaine a été construite en 1764 par l'architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, maître général des Bâtiments de la Ville de Paris, sur ordre du prévôt des marchands et aux frais du prince François de Rohan en remplacement de la fontaine Neuve qui datait de 1636. À l'origine, la fontaine était adossée à un bâtiment. Elle a plusieurs fois été restaurée, en particulier en 1836 par Davidet déplacée en 1933 par l'ingénieur L.-C. Heckly pour élargir la rue.

Originellement alimentée par les eaux de Belleville, la fontaine a ensuite distribué l'eau du canal Saint-Martin après qu'il a été creusé

Le défenseur du temps

Le Défenseur du Temps est une horloge à automates. À proximité du cadran, un homme juché sur un rocher muni d'un glaive et d'un bouclier se bat contre un oiseau, un dragon et un crabe représentant respectivement le ciel, la terre et la mer. Toutes les heures de 9 h à 22 h, il combat l'un des trois animaux choisis par un programmateur de hasard ; à 12 h, 18 h et 22 h, les trois animaux attaquent en même temps. L'heure est annoncée par trois coups. Pendant que l'homme combat, il est accompagné par des sons de déferlement de vagues, de grondements de terre ou de souffle de vent selon l'animal choisi. Le Défenseur du Temps mesure 4 m de haut et pèse 1 t environ. Le personnage, les animaux et le cadran de l'horloge sont en laiton martelé et doré à la feuille, le rocher sur lequel ils sont est en laiton oxydé. Dans la configuration d'origine, une horloge mère électronique à quartz commandait le programmateur de hasard, six programmateurs à cames et cinq magnétophones

Ouvrez ce lien dans une nouvelle fenêtre pour voir l animation https://www.youtube.com/watch?v=GTYzSEXa7KI

C'est bien beau toutes ces fontaines, mais ça nous a donné soif et faim Direction le resto pour une pause bien méritée

Je ne cafèterai pas sur ceux qui ont bien gouté au blanc, rosé et rouge. Bravo à Yves qui a fait remarquer au patron la lilliputienne part de désert, ce qui a permis un tour de "rab"

La fontaine Maubée

Une première fontaine Maubuée existait dès la fin du XIVe siècle, à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue Simon-le-Franc, attenante à une maison dont la ville était propriétaire. Elle était destinée à alimenter en eaux certaines concessions particulières, à partir de l'aqueduc de Belleville. À partir de 1673, elle reçoit une partie de l'eau issue de la pompe du pont Notre-Dame.

La fontaine actuelle a été reconstruite par Jean Beausire et son fils, Jean-Baptiste Augustin Beausire, en 1733, à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue Maubuée. Elle est décorée d’un bas-relief du XVIIIe siècle représentant un vase rocaille, entouré de roseaux et de plantes aquatiques dans sa partie basse, surmontée d'un cartouche rectangulaire destiné à recevoir une inscription (jamais gravée), lui-même placé sous un larmier mouluré orné d'un écusson ovale aujourd'hui sans inscription. La face latérale de la fontaine présente un panneau dénué de décor, mais également surmonté d'un larmier mouluré orné de la nef de la ville de Paris, sous la forme d'un navire à trois mâts et deux ponts percés de sabords

La fontaine des Innocents

Tout ce que vous voulez savoir sur cette fontaine : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_des_Innocents

La fontaine Stravinski

Située au pied du centre Pompidou (Paris Centre), près de l’IRCAM, le centre de recherche en musique contemporaine, la fontaine Stravinsky, ou fontaine des Automates, met en lumière le travail des artistes Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. À travers cette œuvre, les deux artistes plasticiens voulaient créer une œuvre d’art publique qui apporterait de la couleur, de la joie et du féminin dans l’espace urbain. Les sculptures sont toutes mécanisées, soit très colorées pour celles de Niki de Saint Phalle, soit toutes noires pour celles de Jean Tinguely, en perpétuel mouvement et animées par des jets d’eau. Depuis sa création, la fontaine fonctionne en circuit fermé, avec 100 % de l’eau des animations des œuvres recyclée. Inaugurée en 1983, elle a fêté cette année ses 40 ans et sa rénovation vient de s'achever

La fontaine du trésor

La Fontaine Du Trésor, située au fond de la rue du Trésor dans le 4ème arrondissement de Paris, est une ancienne fontaine qui a disparu de nos jours. Construite à la fin du XIXe siècle, cette fontaine était un véritable trésor architectural. Malheureusement, seule la façade de la fontaine témoigne encore de sa splendeur passée. La Fontaine Du Trésor était un joyau de l'art urbain parisien, avec ses sculptures délicates et ses détails minutieux. Elle était un véritable témoignage du savoir-faire des artisans de l'époque. Les visiteurs étaient émerveillés par la beauté de cette fontaine, qui était un véritable chef-d'œuvre de l'architecture. Aujourd'hui, bien que la fontaine ait disparu, son emplacement reste un lieu chargé d'histoire et de charme. Les visiteurs peuvent se promener dans la rue du Trésor et imaginer la grandeur passée de cette fontaine.

On se retrouve à la station Saint-Paul, aussi point de départ, pour la fin ce circuit dans le Marais.

Un grand merci à Yves pour cette saison de visites que nous souhaitons reprendre à la rentrée 2025-2026.

Bonnes vacances à vous tous.