Mais avant tout petit rappel rapide sur l'accès à l'eau dans les siècles précédents qui ne voyait pas encore l'eau couler du robinet à tous les étages
Entre le 15e et le 19e siècle, les Parisiens ont vu leurs modes d'approvisionnement en eau évoluer considérablement, en raison des progrès techniques, de l'urbanisation croissante et des besoins sanitaires. Voici un aperçu structuré par périodes clés :
Au 15e siècle : un approvisionnement encore médiéval
La Seine : principale source d'eau pour boire, cuisiner, laver. On y puisait directement ou via des porteurs d'eau. Fontaines publiques : alimentées par des aqueducs anciens (comme l’aqueduc de Lutèce datant de l’époque romaine, en ruine mais parfois encore utilisé). Puits privés et publics : nombreux dans les cours ou les rues
Les porteurs d'eau (ou "portefaix") : Métier officiel à Paris. Ils allaient chercher l'eau à la Seine ou à une fontaine pour la livrer aux domiciles, souvent contre paiement. Problèmes : L’eau est souvent polluée, Maladies hydriques fréquentes
Du 16e au 17e siècle : des initiatives royales
Henri IV (fin 16e – début 17e) : Construction de l’aqueduc de l’Avre et relance de l’aqueduc Médicis (qui capte les eaux de Rungis jusqu’au jardin du Luxembourg). Multiplication des fontaines monumentales, comme la Fontaine des Innocents
Fontaines à pompe : La Pompe de Notre-Dame (1579), puis la Pompe de la Samaritaine (1608) : ces dispositifs mécaniques pompent l’eau de la Seine pour alimenter des quartiers.
18e siècle : vers une rationalisation
Création de nouvelles fontaines : Fontaines du style "Louis XV", installées à des carrefours stratégiques. Début de réflexion sur l'hygiène publique : Les élites commencent à s'inquiéter de l’insalubrité des eaux. Le métier de porteur d’eau reste dominant, mais certaines maisons commencent à être alimentées via des conduites de plomb rudimentaires.
19e siècle : révolution industrielle et modernisation
Napoléon Ier puis Napoléon III vont jouer un rôle crucial. Canal de l’Ourcq (1802-1825) : Construit sous Napoléon Bonaparte pour amener de l’eau potable depuis le nord-est de Pari il est ouvert partiellement à la navigation en 1821 et 1822. Travaux d’Haussmann (sous Napoléon III, à partir de 1853) : Modernisation du réseau d’eau potable. Création de réseaux séparés pour eaux potables et eaux non potables. Développement de réservoirs (comme celui de Montsouris) et de conduites souterraines.
Déclin des porteurs d’eau : Grâce aux canalisations et aux premiers branchements domestiques, leur métier disparaît progressivement
La Fontaine de Jarente
Dans le 4ème arrondissement, au fond de l'impasse de la Poissonnerie, vous découvrirez cette fontaine monumentale. Créée en 1783 suite à la destruction du Prieuré Sainte Catherine du Val des Ecoliers, elle a été inscrite aux Monuments Historiques en 1925. Haute d'environ 7 mètres, elle est adossée au mur du fond de l'impasse et présente un fronton triangulaire supporté par deux pilastres, un beau bas-relief. Elle fonctionne toujours et l'eau s'écoule d'un mascaron en bronze représentant une tête de satyre
La fontaine de l hôtel Colbert
La fontaine de Joyeuse ou fontaine Saint-Louis
La fontaine du square Georges Cain
La fontaine du marché des blancs manteaux
En 1813, l'empereur Napoléon ordonne la création d'un marché dans l'emplacement de l'ancien hospice Saint Gervais situé rue Vieille-du-Temple, en face de celle des Blancs-Manteaux. Cet emplacement qui appartient aux hospices sera acheté par la ville de Paris.
Pour des raisons d'hygiène, la boucherie est installée dans une halle séparée, édifiée de l'autre côté de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais, elle est inaugurée le 5 juin 1823. La façade de cette halle de la boucherie est décorée de deux fontaines dont l'eau se déverse dans des bassins, par deux têtes de taureaux en bronze de style assyrien antique, dues au sculpteur Edmée Gaulle. Aujourd'hui le pavillon fut transformé en école communale après la fermeture du marché en 1910. Les têtes de bovidés sont conservés à titre purement décoratif
Le terme Blancs-Manteaux est, à l'origine, le surnom donné à Paris de 1258 à 1277, à l'ordre mendiant des serviteurs de la Sainte Vierge en raison de la couleur de leur habit blanc.
Après la suppression de l'ordre, ce surnom de « Blancs-Manteaux » est donné aux Guillemites, puis aux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. Ce terme s'applique aujourd'hui, à Paris, dans le quartier du Marais à une église, à une rue, à un ancien marché et à un théâtre
Les fontaines du Crédit Municipal
Le crédit municipal de Paris se trouve dans un hôtel bâti sur un ancien couvent, lui-même érigé sur l'ancienne enceinte de Philippe-Auguste détruite à cet endroit vers 1535. Le tracé de cette ancienne enceinte ainsi que les vestiges d'une ancienne tour sont encore visibles dans des cours de cet établissement
La fontaines des Haudriettes
La fontaine a été construite en 1764 par l'architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, maître général des Bâtiments de la Ville de Paris, sur ordre du prévôt des marchands et aux frais du prince François de Rohan en remplacement de la fontaine Neuve qui datait de 1636. À l'origine, la fontaine était adossée à un bâtiment. Elle a plusieurs fois été restaurée, en particulier en 1836 par Davidet déplacée en 1933 par l'ingénieur L.-C. Heckly pour élargir la rue.
Originellement alimentée par les eaux de Belleville, la fontaine a ensuite distribué l'eau du canal Saint-Martin après qu'il a été creusé
Le défenseur du temps
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Une première fontaine Maubuée existait dès la fin du XIVe siècle, à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue Simon-le-Franc, attenante à une maison dont la ville était propriétaire. Elle était destinée à alimenter en eaux certaines concessions particulières, à partir de l'aqueduc de Belleville. À partir de 1673, elle reçoit une partie de l'eau issue de la pompe du pont Notre-Dame.
La fontaine actuelle a été reconstruite par Jean Beausire et son fils, Jean-Baptiste Augustin Beausire, en 1733, à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue Maubuée. Elle est décorée d’un bas-relief du XVIIIe siècle représentant un vase rocaille, entouré de roseaux et de plantes aquatiques dans sa partie basse, surmontée d'un cartouche rectangulaire destiné à recevoir une inscription (jamais gravée), lui-même placé sous un larmier mouluré orné d'un écusson ovale aujourd'hui sans inscription. La face latérale de la fontaine présente un panneau dénué de décor, mais également surmonté d'un larmier mouluré orné de la nef de la ville de Paris, sous la forme d'un navire à trois mâts et deux ponts percés de sabords
La fontaine des Innocents
La fontaine Stravinski
La fontaine du trésor