“ Pourquoi investir ? J’ai une épargne ! ” Cette opinion prévaut encore chez de nombreux épargnants. Le placement est pourtant loin d’être une mauvaise idée. Pensez par exemple à ce que vous rapporte votre livret d’épargne en ce moment. Que diriez-vous d’optimiser le rendement de vos économies ?
En tant qu’investisseur, vous pouvez prêter de l’argent à une entreprise, à une institution ou à l’État. Un tel prêt peut prendre la forme d’une obligation ou d’un placement à terme. Certaines personnes préfèrent investir dans des biens immobiliers. Certaines entreprises entrent en bourse pour réunir des capitaux supplémentaires. Lorsque vous achetez des actions, vous devenez copropriétaire d’une partie de l’entreprise. Si vous êtes un profane en matière boursière ou souhaitez répartir le risque, vous pouvez investir dans un fonds d’investissement. Il s’agit fréquemment d’une combinaison d’obligations, d’actions et d’autres formes d’investissement. Pour les connaisseurs, il existe des produits boursiers plus complexes, tels que les options, turbos, sprinters et trackers (Exchange Traded Funds ou ETF, en abrégé ).
Qu’est-ce qu’un placement à terme ?
La forme de placement à terme la plus connue est le compte à terme, lequel présente des similitudes avec le compte d’épargne. Vous y déposez une somme d’argent qui est bloquée pour une durée déterminée et vous bénéficiez en échange d’un rendement garanti. Vous percevez généralement des intérêts plus élevés qu’avec un compte d’épargne. En échange, vous devrez laisser l’argent sur le compte jusqu’à l’échéance. La durée varie en général entre un mois et dix ans.
Qu’est-ce qu’une obligation ?
Lorsqu’une entreprise a besoin de capitaux frais, par exemple pour financer des investissements, ellepeut emprunter de l’argent en émettant un emprunt obligataire. L’État peut faire de même pour financerses dépenses. Vous ne devenez donc pas copropriétaire – comme c’est le cas avec des actions – mais consentez un prêt pour une durée limitée.
En contrepartie, vous percevez une rémunération appelée intérêt et matérialisée par un «coupon». À l’échéance, l’emprunteur (aussi appelé émetteur ou débiteur) doit rembourser le montant de la dette.
Le montant total d’une obligation est appelé le principal. Celui-ci est divisé en coupures, de manière à faciliter le négoce de l’obligation. L’acheteur de ces coupures reçoit, en échange de son investissement, un taux fixe sous la forme de coupons. Ces intérêts peuvent être versés une ou plusieurs fois par an. La durée d’une obligation peut aller de quelques mois à plusieurs dizaines d’années. Il existe plusieurs formes d’obligations dont nous présentons les principales ci-après. D’autres formes d’investissement sont possibles, mais il faudrait tout un chapitre pour les explorer en profondeur.
- Les obligations d’État sont émises par un gouvernement.
- Les obligations d’entreprises sont émises par des entreprises de toutes sortes.
- Les bons de caisse sont des obligations émises par une institution de crédit.
Qu’est-ce qu’une action ?
Les entreprises qui nécessitent d’importants capitaux en vue de financer des investissements futurs peuvent collecter des fonds via la Bourse en émettant de nouvelles actions (initial public offering, IPO). On parle dans ce cas d’une entrée en bourse (initial public offering, IPO en abrégé). Une entreprise déjà active en bourse peut obtenir un capital supplémentaire en émettant plus d’actions sur le marché. On parle alors d’une augmentation de capital.
Une action est un titre de propriété sur une entreprise. L’investisseur qui achète des actions d’une entreprise devient donc copropriétaire ou actionnaire de cette entreprise. Une action représente donc une partie du capital d’une entreprise. Elle donne le droit de participer (droit de vote) aux décisions importantes concernant la conduite des activités de l’entreprise. Pour beaucoup d’actionnaires, cependant, la principale motivation n’est pas là. Ils recherchent surtout un avantage financier lorsque l’entreprise se porte bien, notamment à travers les dividendes qu’elle verse.
La valeur d’une action figure sur cette dernière : il s’agit de sa valeur nominale. La valeur nominale ne varie pas. Le prix d’une action en bourse est appelé le cours. Le cours d’une action, lui, peut varier. Il est déterminé par l’offre et la demande: à offre égale, lorsque la demande est importante, le cours augmente ; lorsque la demande est faible, le cours diminue. Vous pouvez suivre le cours d’une action à tout instant via des sites Web spécialisés et des journaux financiers comme l’Écho.
Le graphique simplifié ci-dessous illustre ce principe de fonctionnement des marchés boursiers.
Lorsqu’un grand nombre d’investisseurs sont intéressés par une action, la courbe de la demande se déplace vers la droite et le point d’équilibre se situe à un cours plus élevé.
Les résultats des entreprises, les conditions économiques et l’orientation des marchés boursiers sont autant d’éléments qui exercent une influence sur l’offre et la demande. En vendant vos actions en bourse, vous pouvez donc réaliser un profit ou subir une perte.
Qu’est-ce qu’un fonds d’investissement ?
Un fonds d’investissement fonctionne selon le principe “les petits ruisseaux font les grandes rivières”. Le fonds collecte l’épargne d’investisseurs individuels et l’investit en fonction d’une politique d’investissement définie. Les fonds offrent aux investisseurs la possibilité de se constituer, même avec des montants modestes, un portefeuille bien diversifié composé de différentes valeurs (par exemple, des actions, des obligations, des liquidités, etc.).
Les fonds d’investissement sont commercialisés par des sociétés d’investissement liées à des établissements financiers, à savoir les OPC (organismes de placement collectif). Chaque fonds est administré par un gestionnaire de fonds qui veille à ce que la participation des investisseurs dans le fonds soit correctement investie.
Qu’est-ce qu’une assurance placement? Et que signifient les branches 21, 23 et 26 ?
Les produits de la branche 21 sont des assurances vie avec remboursement garanti du capital, rendement garanti et participation éventuelle aux bénéfices. L’essentiel pour l’investisseur est ici la grande certitude dont il dispose quant au résultat de son investissement. Les produits de la branche 21 sont une solution si vous recherchez la sécurité et un rendement à moyen ou long terme. Lorsque vous souscrivez un contrat, vous avez le choix entre payer une seule prime à la conclusion du contrat ou plusieurs primes étalées dans le temps (par exemple tous les mois). Le contrat peut avoir une date d’échéance et une durée fixe, par exemple 10 ans, mais il peut aussi avoir une durée indéterminée (il prend fin au décès de l’assuré ou au rachat de l’assurance). Certains produits fiscalement avantageux font également partie de la branche 21, telle l’assurance épargne-pension.
Les produits de la branche 23 sont des assurances vie liées à des fonds d’investissement. Ceux-ci investissent entre autres dans des obligations, des actions et des biens immobiliers. Suivant la combinaison de placements choisie, le risque est faible à élevé. Il n’y a ici aucun intérêt fixe annuel. Le rendement dépend des investissements réalisés au sein du fonds par l’assureur avec votre argent.
A côté des produits des branches 21 et 23, on trouve également la branche 26, offrant elle aussi une garantie de capital . Si vous ne payez aucune taxe sur les primes, vous devez tout de même tenir compte du précompte mobilier sur le rendement. À la différence des produits des branches 21 et 23, il n’y a aucun assuré ni bénéficiaire.
Chaque placement Implique une prise de risque. Il importe donc de connaître ces risques avant toute décision d’investissement.
Risque sur débiteurs
Il s’agit du risque que la partie (entreprise ou gouvernement) à qui vous prêtez votre argent (par exemple, via une obligation ou un bon d’État) ne puisse vous rembourser dans le délai convenu. Cette incapacité de paiement est souvent due à une mauvaise situation financière ou à une faillite imminente. Il arrive dès lors que l’émetteur ne puisse verser les intérêts convenus voire même rembourser le principal.
Risque de marché
Ce risque découle de variations conjoncturelles telles que les fluctuations des taux d’intérêt et de change ou les fluctuations boursières.
Risque de taux d’intérêt
Lorsque vous investissez en obligations, vous avez le choix entre des produits à taux fixe ou variable. Si le taux est fixe, vous ne profitez pas d’une éventuelle augmentation du taux de marché mais, en contrepartie, si ce taux baisse, le fait que vous ayez convenu au préalable d’un taux fixe supérieur joue bien sûr en votre faveur. Par contre, il ne faut pas oublier, en termes de valorisation de vos obligations (si vous souhaitez les revendre avant terme, par exemple) que la valeur de marché évolue de façon inversement proportionnelle aux taux d’intérêt. Concrètement cela signifie que lorsque les taux sont orientés à la hausse dans le marché, les obligations que vous détenez perdent de la valeur. Et, par conséquent, lorsque les taux sont orientés à la baisse, la valeur marchande de vos obligations augmente. C’est l’effet négatif d’une hausse de taux sur votre portefeuille obligataire que l’on nomme « risque de taux».
Risque de change ou risque devise
Il s’agit du risque de perte de valeur d’un placement, dû aux fluctuations des cours. Exemple : à un instant X, 1 euro valait 1,0958 dollar américain. Si vous achetiez des dollars pour la contrevaleur de 100 euros, vous receviez donc 109,58 dollars. Un an plus tard, vous souhaitez échanger des dollars contre des euros. Entre-temps, la valeur de l’euro a augmenté par rapport à celle du dollar : pour 1 euro, vous recevez désormais 1,1207 dollar. Cela veut donc dire que vous ne recevez plus que 97,78 € pour les 109,58 dollars que vous possédez. En raison de la fluctuation des cours entre l’euro et le dollar, vous avez subi une perte de capital. Toute fluctuation de change impacte donc, à la hausse ou à la baisse, le rendement de vos investissements.
Risque d’inflation
Il s’agit du risque que la valeur d’un investissement soit affectée par la hausse ininterrompue du niveau général des prix. L’inflation ou dépréciation monétaire a pour conséquence que les produits et services coûtent plus cher après un certain temps. Avec les 100 euros que vous aviez initialement investis, vous pouvez acheter moins à l’échéance du placement qu’au début. Si la valeur nominale reste 100 euros, la valeur réelle est tout de même moindre. Le rendement de votre investissement doit donc au moins compenser le risque d’inflation.
Risque de liquidité
Il s’agit du risque qu’une valeur mobilière soit difficilement négociable. Il peut en effet arriver que vous souhaitiez vendre un titre mais qu’il ne trouve pas acquéreur. Vous devez alors le conserver, contre votre gré, jusqu’à ce que la demande du marché rencontre votre offre. Cela constitue un risque pour vous.
Le rendement d’un investissement et le risque sont indissociables: plus vous espérez un rendement élevé, plus le risque que vous devez accepter est grand. Et pour chaque forme d’investissement, le rendement attendu et le risque varient.
L’épargne constitue une façon sûre de faire fructifier son capital. Certes, l’investissement est bien plus périlleux, mais tous les placements ne comportent pas le même risque. Par exemple, si vous prêtez de l’argent à un Etat, vous avez quasiment la certitude de percevoir les intérêts attendus et de récupérer votre apport au terme. Un Etat est rarement déclaré en faillite, ce qui apporte une certaine sécurité. Le risque étant faible, le rendement est inférieur à celui de produits plus incertains comme les actions.
Néanmoins, notre histoire récente n’est pas dénuée de situations dans lesquelles des Etats se sont retrouvés en difficulté pour faire face à leurs obligations débitrices. Pensons à la récente crise grecque ou aux difficultés de l’Argentine au début des années 2000.
Si vous souscrivez ou achetez des obligations, vous connaissez par avance le montant du rendement généré chaque année. Vous pouvez le prédire assez précisément avec un compte d’épargne aussi. Avec des actions,
en revanche, il est impossible de prévoir le dividende ou l’évolution des cours pour l’année à venir. En outre, les résultats du passé ne constituent aucune garantie pour l’avenir. Ceci étant, statistiquement, on observe que le rendement des actions est souvent supérieur à celui des obligations après 20 ans.
Directive européenne visant à protéger les investisseurs
Tous les investisseurs n’ont pas les mêmes besoins. Un investisseur choisira de prendre davantage de risques dans l’espoir d’obtenir un rendement supérieur, tandis qu’un autre préfèrera jouer la carte de la sécurité et se satisfera d’un rendement inférieur. Entrée en vigueur le 1er novembre 2007, la directive MiFID (directive sur les marchés d’instruments financiers) vise à protéger les investisseurs. Cette directive européenne reprend trois principes fondamentaux que les entreprises doivent respecter lorsqu’elles conseillent des investisseurs :
Les institutions financières comme les banques ont donc l’obligation de se renseigner auprès de leurs clients sur trois aspects essentiels : leurs connaissances et expérience en matière de placement, leur capacité financière et leurs objectifs en tant qu’investisseurs. Ne vous étonnez donc pas si une institution financière vous pose une série de questions lorsque vous lui faites part de votre intention d’investir. Ces questions servent à établir votre “profil d’investisseur”, de sorte que vous receviez toujours le conseil le plus pertinent.