Ligne des Causses au fil de la ligne Béziers-Neussargues

Alors qu’en décembre 2023, on fêtait le centenaire de la disparition de Gustave Eiffel (1832-1923), le « magicien du fer » et que se préparent, pour septembre 2024, les célébrations de l’achèvement du viaduc de Garabit, il semblait intéressant de rappeler que ces deux évènements sont liés à une étude en cours de l’Inventaire général, celle de la ligne Béziers-Neussargues dite « Ligne des Causses », longue de 277 km, qui traverse quatre départements (Hérault, Aveyron, Lozère et Cantal) et deux régions (Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes).

Viaduc de Garabit (Cantal), conçu par Léon Boyer et construit par Gustave Eiffel, entre 1880 et 1884, pour permettre le franchissement de la vallée de la Truyère.

Cette étude du patrimoine ferroviaire a croisé la démarche, plus artistique, de la Compagnie Gérard Gérard qui travaille sur la ligne depuis novembre 2021, dans le cadre du projet intitulé «Aubrac Express», emmené par l’association Eurek’Art. La compagnie œuvre sur la ligne, mêlant arts de la scène (avec le spectacle «Aubrac Express - Attention aux Départs»), documentaires, créations sonores, ateliers, travail de numérisation d'archives, photographie et œuvres numériques.

Ces photographies sont extraites d’une exposition née de la volonté commune de confronter deux regards photographiques, celle d’Alexandre Moisescot, directeur artistique de la Compagnie Gérard Gérard et celle d’Amélie Boyer, photographe au Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines de la Région Occitanie. Le projet « Au fil de la ligne » a été exposé à Séverac-le-Château en juillet et décembre 2023.

Photographie réalisée par la compagnie Gérard Gérard dans le cadre du projet « Au fil de la ligne ».
Photographies réalisées par la compagnie Gérard Gérard dans le cadre du projet « Au fil de la ligne ».

Un pont s’est naturellement construit entre « les gens du théâtre » et l’équipe de l’Inventaire penchés sur le même sujet d’étude. Ils regardent le même objet mais ne voient pas la même chose, certains militent pour son maintien, d’autres en restituent le patrimoine architectural et technique pour mieux le faire connaître.

Photographie réalisée par la compagnie Gérard Gérard dans le cadre du projet « Au fil de la ligne ».

Grâce à l’observation in situ et la consultation des archives, l’étude de chaque gare, chaque ouvrage d’art et chaque maison de garde-barrière, permettra de retracer les grandes étapes de l’histoire de la ligne des Causses.

1 : Gare de Montpaon (Aveyron), actuellement halte et maison d'habitation. L’ancien chef de gare, Pierre Peytavin, devant la façade sud du bâtiment des voyageurs ; 2 : Gare de Saint-Laurent-d'Olt (Aveyron), reconvertie en maison d'habitation. Ancienne horloge sur la façade côté voies du bâtiment des voyageurs.
1 : Entre Aguessac et Engayresque (Aveyron), supports de caténaire en forme d’ogive sur l’ancienne section à double voie Millau – Saint-Laurent-d’Olt ; 2 : Gare de Campagnac – Saint-Geniez (Aveyron), cartouche indiquant le nom de la gare, actuellement halte et maison d'habitation

Le premier tronçon de la ligne (Béziers-Graissessac) est mis en service en 1858 et le dernier (Saint-Chély-d’Apcher-Neussargues) est inauguré en 1888. Avec son tracé tourmenté, cette ligne de montagne est remarquable par le nombre d'ouvrages d'art qu’il a fallu concevoir : 39 tunnels et 36 grands ponts et viaducs, dont le Garabit au-dessus de la Truyère.

1 : Gare d'Aumont-Aubrac (Lozère), vue d'ensemble du réseau et de la gare du faisceau de voies et des bâtiments depuis le sud ; 2 : Viaduc des Arénasses (Hérault), passage d’un train ; 3 : Héritage de la Cie du Midi entre Aumont-Aubrac et Saint-Chély-d’Apcher (Lozère) : voie équipée de rails à double champignon posés sur coussinets et caténaire inclinée.
1 : Ancien café en bordure de la route D 393, à proximité de la gare de Ceilhes-Roqueredonde (Hérault) ; 2 : Ancien « Hôtel Terminus » en face de la gare de Saint-Flour (Cantal)
1 : Gare de Bédarieux (Hérault), halle métallique protégeant les voies et les quais, livrée en 1903 par les établissements Daydé et Pillé ; 2 : Gare de Saint-Chély-d'Apcher (Lozère), locotracteur de manœuvres Y 8110 ; 3 : Passage à niveau automatique n°10, commune de Magalas (Hérault)

De nos jours, plusieurs catégories de circulations utilisent le parcours historique de la ligne Béziers-Neussargues. Il est possible d’y croiser des trains de voyageurs et d’autres de fret, l’usine d’Arcelor Mittal, située à Saint-Chély-d’Apcher, étant desservie par un embranchement particulier.

Concernant le trafic des voyageurs, la ligne est aujourd’hui empruntée par des Intercités et des TER (Transport Express Régional) ou trains régionaux liO, organisés et financés par la Région Occitanie.

1 : Pont sur la Tès, commune de Joncels (Hérault). Tablier métallique vu depuis le sud et tableau indicateur de vitesse (TIV) à 60 km/h. ; 2 : Gare de Béziers (Hérault).

Crédits :

Photographies : Amélie Boyer (c) Inventaire général Région Occitanie et Alexandre Moisescot (Cie Gérard Gérard).

Texte, conception et carte : Lisa Caliste, Roland Chabbert, Vérène Charbonnier, Véronique Marill, Christelle Parville Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie ; Philippe Marassé, chercheur associé spécialiste du patrimoine ferroviaire.

Conception de l'exposition "Au fil de la ligne" : Studio PAO – Région Occitanie

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