Sur les traces de nos contrôleuses dans les exploitations bovines

Nadine, inspecteur vétérinaire, et Ludivine, contrôleur, nous emmènent à l’exploitation d'élevage du jeune couple Sofie et Jean, dans un village liégeois. Nous y sommes chaleureusement reçus. Avant de commencer le contrôle de la ferme, des animaux et des papiers, nous nous glissons dans des combinaisons bleues et enfilons d’autres chaussures. Nous ne voulons surtout pas introduire de maladie dans les étables.

Nous commençons par le contrôle des animaux et des étables. Des centaines de vaches sont debout ou couchées en rang ordonné. Il fait calme dans l’étable. Il y a une petite musique de fond. Nos contrôleuses vérifient si les animaux déclarés par l'éleveur dans la base de données se trouvent effectivement dans l'étable. A cet effet, les marques auriculaires sont soigneusement examinées.

En même temps, nos contrôleuses vérifient si l'hygiène dans les étables est satisfaisante et si la santé et le bien-être des animaux sont garantis. « Lorsque nous constatons que les animaux ne sont pas bien traités, nous faisons immédiatement appel à nos collègues du service Bien-être animal de la Région wallonne. Heureusement, cela n'arrive pas souvent. » Ici, ce n’est absolument pas nécessaire. Les vaches ont l'air en bonne santé et bien portantes.

« Nous réalisons toujours ce type de contrôle à deux. C'est un travail qui requiert toute notre attention, mais notre sécurité est également importante. Après tout, nous travaillons avec des animaux, et ils peuvent être imprévisibles. »

Les points de contrôles suivants sont les prairies, où paissent et gambadent les animaux et les champs où les agriculteurs cultivent leurs végétaux : « Nous essayons d'être le plus possible autosuffisants. Nous cultivons notre propre blé et en faisons de la paille. Nous vendons le grain. Nous cultivons du maïs, des betteraves fourragères et quatre fois par an, nous fauchons du trèfle. »

Lorsque les vaches voient Jean arriver, elles accourent vers lui. Qu’un tel bovin d’environ 500 kilos court vers vous semble menaçant mais pas pour l’éleveur Jean.

Après le contrôle des prairies, nous nous dirigeons vers le local des trayeuses et de la cuve pour le lait. Les trayeuses aident à la traite. Vous placez les pompes à vide sur les trayons des pis et celles-ci assurent ensuite la traite de la vache. Le lait arrive automatiquement dans la cuve qui est vidée tous les deux jours par l'entreprise qui achète le lait. Un échantillon de lait est prélevé à chaque livraison et envoyé au laboratoire pour vérifier l’absence de traces éventuelles de médicaments vétérinaires ou la présence d'organismes nuisibles. En Belgique, le lait est contrôlé en continu.

La cuve peut contenir jusqu’à 6000 litres de lait et maintient constamment la température du lait entre trois et quatre degrés.

L’armoire à pharmacie se trouve également dans la laiterie. Seuls les vétérinaires peuvent administrer des médicaments, sauf si l’éleveur a conclu une convention de guidance avec le vétérinaire qui l’a informé en détail sur l’utilisation correcte du médicament. Nadine ouvre l’armoire à pharmacie. Le nom du vétérinaire ayant donné l’autorisation d'administrer le médicament figure sur chaque boîte.Toutes ces informations sont méticuleusement consignées et contrôlées afin d’être sûr à 100% que les médicaments administrésn’ont aucun impact sur la sécurité du lait et des viandes. Une collaboration fluide entre l’éleveur et le vétérinaire est cruciale. Les conventions entre les vétérinaires et les éleveurs sont également vérifiées par l’Agence alimentaire.

L'étape suivante est le contrôle de tous les papiers. Jean et Sofie sortent d'épais classeurs remplis de documents. Ces classeurs contiennent les inventaires des animaux, tous les registres des médicaments, des aliments (les concentrés par exemple) et des produits utilisés dans l’exploitation, les rapports d’analyses y compris les analyses de l’eau, les conventions vétérinaires, les rapports de visites et bien d’autres documents…. «C'est beaucoup », convient Nadine, « heureusement, beaucoup de choses peuvent maintenant être effectuées de manière numérique ».

« La traçabilité des aliments est un pilier de base de notre sécurité alimentaire », explique Nadine : « L’éleveur doit tout tenir à jour : tous les aliments qu’il a achetés, les médicaments, les bouillies à pulvériser... Nous devons pouvoir retrouver tout ce qui entre en contact avec les animaux si un problème se pose. »

« Dans cette exploitation d’élevage, tout est tip-top. » Après un contrôle, qui prend généralement trois à quatre heures, Nadine et Ludivine impriment le rapport d'inspection que tout le monde signe. « Ouf », s’exclament Sofie et Jean soulagés après leur résultat favorable, « un contrôle comme celui-ci est toujours un peu stressant ». « Travail accompli », entend-on du côté de Nadine et Ludivine. « Réaliser un contrôle est un travail laborieux mais important. Après toutes ces années passées à travailler pour l'Agence alimentaire, nous le faisons toujours avec beaucoup de passion. »