Favoriser l’engagement citoyen dans la mise en œuvre des projets Atelier in situ - 26 et 27 mars 2024

L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) a organisé le quatrième Atelier in situ les 26 et 27 mars 2024 à Pélussin dans le département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Pendant deux jours, les participants se sont penchés sur la question de la participation citoyenne : ses enjeux, ses vertus, sa mise en œuvre, ... Un rendez-vous riche en partage, animé par des ateliers, des visites de projets et des tables rondes !

Le quatrième Atelier in situ, organisé pour les élus PVD dans le cadre du Club Petites villes de demain, en partenariat avec POPSU Territoires et avec le soutien de l’Association des Petites Villes de France (APVF), s’est donc tenu dans la commune de Pélussin. Véritable pionnière en matière d'engagement citoyen, Pélussin est une commune d’environ 4 000 habitants dont le projet de territoire est coconstruit avec et pour les habitants. Dans cette commune, la prise en compte de la parole citoyenne constitue le cœur de la vie démocratique : celles et ceux qui y vivent et y travaillent sont continuellement associés aux décisions et aux choix d’orientations pour leur territoire. Environ 80 élus, chefs de projet et techniciens venus de toute la France se sont retrouvés au cœur du Parc naturel régional du Pilat pour s'inspirer et débattre des enjeux de la démocratie participative dans les ruralités et les petites villes.

Depuis les années 2010, la participation citoyenne connait un véritable essor et est source de débats. Dans un contexte où les communes s'interrogent sur leurs trajectoires de transitions socio-écologiques, quel rôle donner aux citoyens qui sont directement concernés par les prises de décisions de leurs communes (gestion des déchets, mobilités, énergies renouvelables,...) ? Comment favoriser l'engagement citoyen et comment le pérenniser ? Quels outils et méthodes employer ? Comment anticiper les points de vigilance ? Autant de questions abordées lors de cette rencontre à Pélussin, où l'équipe municipale a fait le choix de l'horizontalité et a décidé de consulter et concerter sa population, afin de coconstruire son projet de territoire.

Ouverture du quatrième Atelier in situ : la participation citoyenne dans les Petites villes de demain

Jour-1 : 4ème Atelier in situ, à Pélussin (Loire)

Pour commencer cette première journée et lancer l'Atelier in situ, les participants ont pu assister à plusieurs propos introductifs permettant de bien situer le contexte de la participation citoyenne et de ses enjeux . À tour de rôle, Michel Dévrieux, maire de Pélussin, Emmanuelle Le Bris, directrice adjointe du programme Petites villes de demain, et Alexandre Rochatte, préfet de la Loire, ont pris la parole, suivis d'une ouverture thématique proposée par Emmanuel Roux, maître de conférence à l'Université Grenoble-Alpes.

Pélussin est un territoire d'expérimentation et de participation dans le département.
Je crois beaucoup au club Petites Villes de demain et aux relations entre les élus, entre les membres du club, et entre les chefs de projet évidemment. Sous la houlette de l'ANCT, le club permet d'animer, de partager....

Alexandre Rochatte, Préfet de la Loire

Ouverture thématique par Emmanuel Roux, maître de conférences, Laboratoire PACTE, Université Grenoble-Alpes

Pour rapprocher les élus et les habitants dans une Optique de territorialisation, les territoires ruraux savent particulièrement se prêter au jeu.

La petite ville et les territoires peu denses sont particulièrement privilégiés dans la participation citoyenne. Tels ont été les premiers mots prononcés par Emmanuel Roux lors de l'ouverture thématique de l'Atelier in situ. Existe-t-il un intérêt plus important qu'ailleurs pour la démocratie participative dans les petites collectivités ? Ou bien, au contraire, la participation citoyenne ne serait-elle pas en train de s'essouffler, dans un contexte plus général qui est parfois qualifié de crise démocratique ? Difficile de répondre tant la question du "faire avec" fluctue en lien avec les gouvernants. Le projet Petites villes de demain est en cela éminemment politique. Pour rapprocher les élus des habitants, la proximité qui caractérise les petites villes est propice à la mise en œuvre de démarches participatives. Quel sens donner à ces initiatives ? Pour répondre à cette question, il apparait comme essentiel de se nourrir de l'expérience des PVD : qu'est-ce qui marche et qu'est-ce qui marche moins bien? Un Atelier in situ qui prend ici tout son sens tant il est question de dialogue et de partage d'expérience.

Pélussin, Loire, Auvergne-Rhône-Alpes

Un projet de territoire coconstruit avec et pour les habitants

La mairie de Pélussin du mardi après-midi

Pélussin est une Petite ville de demain d’environ 4 000 habitants située dans le Parc naturel régional du Pilat. Historiquement un lieu de passage et de migration, avec une forte distance entre les habitants du "haut" et les habitants du "bas" de la commune, cette PVD s’incarne aujourd'hui par un projet de territoire coconstruit avec et pour les habitants. Ici, la prise en compte de la parole de chacune et chacun est essentielle pour créer le Pélussin de demain, plus inclusif, en écoutant les envies et besoins de celles et ceux qui l'habitent. C'est tout naturellement, donc, que la présentation du projet de territoire par l'équipe municipale s'est faite à plusieurs voix.

Marie Coudeyras, Directrice générale des services de la mairie, prend la parole lors de la présentation du projet de terrioire.

Lorsque la commune s'engage dans le programme Petites villes de demain en 2020, elle y voit une porte ouverte sur des nouvelles ressources et de nouveaux partenaires. Très vite, il apparait essentiel pour la municipalité de démarrer les projets envisagés en mêlant élus, agents, et habitants. Pour faciliter au mieux cette démarche de participation citoyenne dans la mise en œuvre de son projet de territoire, Pélussin a également su se faire aider, en participant notamment au programme d'accompagnement de Territoires d'engagement de l'ANCT. De nombreux outils sont mobilisés au quotidien pour faciliter la participation et l'engagement des citoyens de la commune : tirage au sort sur cadastre, ateliers de réappropriation des lieux pour favoriser la communication, mise en place d'une politique jeunesse pour et avec les jeunes,... Marie Coudeyras, directrice générale des services de la mairie de Pélussin, qualifie ce nouveau mode de faire de "petite révolution". Car oui, il s'agit là aussi de transformer la manière dont l'action publique locale fonctionne, même si ce n'est pas tous les jours facile. L'ingrédient essentiel ? Être à l'écoute et savoir faire preuve d'agilité émotionnelle.

Une matinée animée par une mise en débat : "La participation citoyenne ? Pitié, non !"

La matinée du mardi fût également animée par un atelier visant à mettre en débat les idées reçues autour de la participation citoyenne. Les participants – élus, chefs de projet et techniciens – ont pris part à une séquence du jeu sérieux « La participation citoyenne ? Pitié non ! » qui amène à réfléchir sur les freins et les limites des démarches de participation citoyenne, et invite à les dépasser collectivement.

"La participation citoyenne ? Pitié non !" est un jeu créé, à l’origine, par Christophe Gouache pour le réseau de villes URBACT « Active Citizens » avec Strategic Design Scenarios. Il rassemble, en 42 cartes, 42 raisons, arguments, prétextes, etc. pour ne PAS faire de participation citoyenne, et invite à parler "franchement, honnêtement", de tous les défis à relever pour les élus et au sein des pouvoirs publics (mais pas seulement) en matière de participation citoyenne.

Au terme de ces échanges entre les participants, trois éléments sont à retenir :

1) Les démarches de participation doivent créer le cadre pour un débat constructif. Ouvrir des démarches de participation, c’est aussi ouvrir des lieux d’échanges, de débat, et d’expression des avis positifs comme négatifs. Des solutions existent pour faire de ces actions des moments d’émergence de nouvelles idées dans un débat constructif.

2) Des compétences nouvelles peuvent être développées pour assurer la réussite des démarches de participation citoyenne. La participation citoyenne invite à construire des méthodes pour faire émerger un savoir-faire collectif, pour animer un débat, mais aussi pour intégrer les résultats de la participation dans les politiques menées localement.

3) Le renforcement des échanges entre les élus et les citoyens est un accélérateur de participation citoyenne. Afin d’éviter que les démarches de participation ne touchent qu’une partie des citoyens et de favoriser la prise de parole de tous et toutes, il est possible de renforcer les lieux et temps d’échanges entre élus et citoyens. Cela permet de mieux partager les contraintes des élus et le cadre des actions, et de créer des relations de confiance.

Pour plus d'informations et d'idées d'actions à mettre en œuvre, nous vous invitons à aller voir la fiche dédiée au jeu sérieux !

Favoriser l'engagement citoyen à Pélussin : une après-midi à la rencontre des projets phares de la commune

L'après-midi de cette première journée s'est organisée autour de deux ateliers, auxquels deux groupes ont pu participer à tour de rôle. L'occasion de découvrir deux projets qui illustrent comment Pélussin favorise et met en œuvre la participation de diverses manières.

Coconstruire un projet avec les habitants : le futur tiers-lieu Saint-Charles

Le projet phare présenté par Pélussin consiste à la co-construction d'un projet de tiers-lieu à vocation sociale et culturelle sur le site de l'ancienne école Saint-Charles. La création de ce futur tiers-lieu se démarque par l’implication de A à Z des habitants de la commune, démontrant les bénéfices de l’intelligence collective.

Dans un esprit ludique et interactif, les participants de l'Atelier in situ ont été invités pour cette séquence à circuler sur le site du futur tiers-lieu pour poser des questions à différents acteurs impliqués dans le projet : habitants faisant partie du groupe de pilotage, élus, assistant à maitrise d'ouvrage... L'occasion de montrer qu'il est possible de "faire tiers-lieu" en impliquant une diversité d'acteurs et de profils.

Ce projet singulier s’inscrit dans une démarche collective associant la collectivité, la population, le monde associatif et entrepreneurial. Accompagné par la Coop des Territoires, il est suivi par un groupe de pilotage d’une trentaine de personnes dans lequel sont impliqués des habitants tirés au sort et volontaires, des associations, ainsi que des élus et des agents de la commune. Pour la commune, il s’agit d’un modèle humain qui permettra de « brosser les âges et les cultures », selon Jean-Pierre Grandseigne, adjoint à la revitalisation de la commune : ici, c’est l’intelligence collective qui prime.

Un groupe de participants discute avec un acteur du projet, dans une ancienne salle de classe de l'école Saint-Charles.

"Hospitalité à la mairie" : l'appropriation des lieux comme tisseur de liens

Les participants ont également été invités en mairie pour une présentation d'Aurélie Richard, designeuse et co-fondatrice de Public.s Designer.s. Un problème identifié de communication entre agents municipaux est à l'origine de ce projet qui visait à la réappropriation des lieux d'accueil de la mairie. Pour Marie Coudeyras, directrice générale des services à Pélussin, inviter la participation citoyenne dans la vie municipale requiert un ingrédient phare : l'agilité émotionnelle. Si la communication entre agents ne s'opère pas, difficile de faire projet ensemble. Alors, l'idée est venue de travailler avec les agents à la convivialité des lieux pour favoriser cette communication. Au travers d'un cycle d'ateliers organisés avec Public.s Designer.s visant à la création d'un objet de mobilier type "borne d'accueil", les agents se sont réappropriés les lieux. Une émulsion collective qui, si elle n'a pas abouti à la création de l'objet en question, n'a, comme le dit très bien Marie Coudeyras, "rien changé...mais tout changé aussi". Les agents communiquent et mangent ensemble. En d'autres termes : désormais, la prise d'initiative est plus présente et le vivre-ensemble en est la clé.

Lors de la présentation, les participants ont d'abord été interpelés par cette démarche créative et originale, suscitant très vite des questions venues nourrir la conversation sur l'importance de travailler autour d'un but commun pour faire émerger des idées, des projets et des prises d'initiatives.

Un des deux groupes de participants assiste à la présentation d'Aurélie Richard de Public.s Designer.s.

Quelles conclusions à l'issue de cette première journée ?

A l'issue des visites de l'après-midi, tous les participants se sont retrouvés autour d'un goûter et d'une boisson chaude pour un moment "rapport d'étonnement". L'idée ? Partager leurs expériences, leurs questions, leurs désaccords... L'occasion, aussi, pour certains élus de féliciter l'équipe municipale de Pélussin pour cet engagement et les projets présentés lors de cette première journée. Pourtant, Michel Dévrieux, le maire de Pélussin, l'admet : "la participation citoyenne, comme l'a mise en place l'équipe municipale de Pélussin, ce n'est pas facile tous les jours et c'est même parfois synonyme de prises de risques et de déceptions". Cette implication, cet engagement avec les citoyens prend du temps. D'autres participants, comme des élus de la PVD de l'Etang-Salé, située à La Réunion, ont posé la question à l'assemblée : comment mettre en œuvre la participation citoyenne dans sa PVD, en prenant en compte ses spécificités locales ? Des moments de discussion, donc, permettant de conclure qu'en effet, la participation citoyenne, ça ne se décrète pas et parfois, certaines collectivités le reconnaissent, "la mayonnaise ne prend pas et on ne sait pas toujours comment la faire". Mais si l'envie est là, comme l'a rappelé Matthieu Angotti, conseiller expert du programme Territoires d'engagement (ANCT), alors, il est possible de faire quelque chose et de se faire outiller.

DANS Toutes ces problématiques EXPRIMÉES PAR LES ÉLUS ET LES AGENTS On retrouve des similitudes : C'est rassurant !

Guy Mansuy, Premier adjoint au Maire de Plombières-les-Bains (Vosges)

La politique ce n'est pas QUE l'élu... C'EST AUSSI les agents, les habitants et toutes les bonnes volontÉs !

Michel Dévrieux, Maire de Pélussin

Soirée culturelle : "Théâtre, mode d'emploi".

Pour clôturer cette journée sur une note culturelle, deux comédiennes de la Comédie de Saint-Etienne ont joué la pièce itinérante "Théâtre mode d’emploi". Un moment ludique et plein d'esprit après une journée où le débat était de mise. Une soirée culturelle qui se marie très bien avec l'action culturelle menée à Pélussin. Cette pièce de théâtre proposée à l'occasion de cet Atelier in situ est un petit séminaire portatif qui déconstruit les clichés tenaces toujours attachés à l’art dramatique. Une mise en abîme qui invite les participants à se questionner sur leurs a priori autour du théâtre et une approche qui fait écho au fonctionnement du jeu sérieux de la matinée !

Le Parc naturel régional du Pilat : L'ADN de la participation

Jour-2 : Prendre le temps du recul

La deuxième journée de cet Atelier in situ s'est déroulée à la Maison du Parc pour découvrir comment s'opère la participation à l'échelle du Parc Naturel Régional du Pilat.

Le PNR du Pilat, pionnier de la participation citoyenne

Charles Zilliox, président du PNR, et Carole Mabilon, responsable du pôle médiations en charge de l'éducation au territoire, ont présenté le PNR aux participants. Avec ses 50 ans d'existence, le PNR du Pilat est un des plus vieux PNR de France. Il est pionnier des questions de participation citoyenne, avec notamment une équipe qui s'est formée pour la faciliter sur l'ensemble du territoire, qui comprend 48 communes et 17 villes "portes". Deux ateliers ont été proposés aux participants afin de mieux saisir comment le parc s'engage pour et avec les habitants.

Appréhender son environnement : questionner les usages et la qualité des espaces dans un éco-habitat

Le premier atelier invitait à une réflexion autour de la qualité de l'espace, de la matérialité et des usages. Pour cette séquence, les participants se sont retrouvés dans l’ancienne maison du gardien du parc, transformée aujourd'hui en Centre de Ressources sur l’Habitat Durable. Ce bâtiment a bénéficié d’une réhabilitation intégrant les principes d’un éco-habitat dans sa structure. Les architectes et les maîtres d'ouvrage ont opté ici pour la préservation du bâtiment tout en réalisant une extension afin de l'adapter à de nouveaux usages, tels que l'introduction de la lumière naturelle et l'amélioration de l'accessibilité. L'essence même du lieu a été préservée, mettant en valeur l'ancien moulinage qui témoigne de l'histoire industrielle de Pélussin et du Pilat, ainsi que les éléments architecturaux patrimoniaux et la présence de l'eau.

Une approche soucieuse de l'environnement

Un questionnaire sensible a alors été proposé aux participants : comment la perception de notre environnement fluctue en fonction de notre emplacement dans l'espace ? La qualité des espaces peut comporter, selon le questionnaire proposé lors de l'atelier, les éléments suivants :

  • L'ambiance lumineuse,
  • L'environnement sonore,
  • L'atmosphère thermique,
  • Les vues,
  • Les espaces,
  • Les matériaux,
  • Les couleurs.

Une façon de mieux appréhender son environnement et un potentiel levier pour identifier les éléments à améliorer.

Soutenir les porteurs de projet sur le territoire du PNR du Pilat : les financements participatifs

Le deuxième atelier parallèle de la matinée consistait à la présentation du dispositif de financement participatif mis en place par le PNR du Pilat. Grâce à deux plateformes de financement participatif, KissKissBankBank et HelloAsso, complétés par MiiMOSA en 2022, le PNR soutient depuis 2016 des porteurs de projets (artisans, commerçants, agriculteurs) et invite les habitants du territoire à les financer. Le parc propose de mentorer les porteurs de projets, individuels ou collectifs, en les aidant à préparer leur collecte, en les conseillant sur leur communication, et en faisant office de relais sur le territoire. Un atelier qui a suscité beaucoup d'intérêt et considéré inspirant pour les collectivités qui souhaitent soutenir davantage les initiatives locales chez elles.

Les avantages de ces dispositifs de financements participatifs sont nombreux :

1) Ils favorisent l'engagement communautaire : les habitants ont l'opportunité de contribuer financièrement à des initiatives qui répondent à leurs besoins ou à leurs préoccupations.

2) Ils offrent une plateforme de promotion et plus de visibilité aux porteurs de projets : les plateformes peuvent plus facilement sensibiliser le public et générer un intérêt accru pour les projets au sein d'une collectivité

3) Ils permettent plus de flexibilité et une diversification des sources de financement : cela peut être particulièrement utile pour les projets qui ont du mal à obtenir un soutien financier par d'autres moyens.

Table ronde : "Amplifier la participation citoyenne et l'engagement des habitants - outils, calendriers et processus"

Pour clôturer cet Atelier in situ sur l'engagement citoyen, une table ronde animée par Emmanuelle Le Bris, directrice adjointe PVD et Hélène Milet, directrice de POPSU Territoires, est revenue sur les grands enjeux et débats de ce 4ème atelier avec la participation de : Matthieu Angotti, conseiller expert Territoires d'engagement de l'ANCT ; Lydie Barbeaux, maire de Plombières-Les-Bains (Vosges) ; Anouk Chômienne, chargée d'études, Décider Ensemble ; Elisa Dumay, fondatrice de l'agence d'urbanisme culturel De l'aire ; et Emmanuel Roux, enseignant chercheur, Université Grenoble-Alpes.

Les intervenants de la table ronde reviennent sur les grands enjeux de la participation citoyenne dans les collectivités rurales et peu denses.

Intégrer l'expertise des habitants et la mobilisation citoyenne dans les processus décisionnels est essentiel pour garantir la bonne appropriation, mais aussi, une meilleure conception des projets portés par les collectivités. Dans les petites villes, cette approche devient un pilier commun pour façonner l'avenir des petites centralités. Cela implique des démarches adaptées au contexte local et impliquant de nombreux acteurs locaux. Cette table ronde concluant l'Atelier in situ de Pélussin a mis en lumière l'évolution de la participation citoyenne, la considérant désormais comme un processus transversal capable d'influencer les politiques publiques dans les collectivités rurales.

« C'est vrai qu'il existe parfois une peur de l'élu de perdre son pouvoir décisionnaire, qu'il faut savoir prendre en compte » Anouk Chômienne, Décider Ensemble)

Anouk Chômienne est chargée d'études à Décider Ensemble, un lieu de rencontres et d’échanges pour tous les acteurs de la participation citoyenne, de la concertation et du dialogue entre parties prenantes. Elle propose ici de mettre l'accent sur la reconnaissance du rôle décisionnaire de l'élu dans le processus participatif, tout en valorisant le travail collaboratif avec les habitants. Il est essentiel de souligner que la décision finale reste entre les mains de l'élu, même si la participation citoyenne est prise en compte.

« Ce qui importe, c'est la preuve par l'exemple et le cheminement par étape » Lydie Barbeaux, Maire de Plombières-les-Bains

Lydie Barbeaux est maire de la petite commune Vosgienne de Plombières-les-Bains. Depuis son élection en 2020, l'équipe municipale implique les habitants dans les projets de la commune : ils contribuent à la prise de décision à chaque étape, de la conception à la réalisation. Cette approche participative a permis de créer un fort sentiment d'appropriation envers les initiatives mises en œuvre, garantissant ainsi leur succès et leur durabilité. Aujourd'hui, Plombières-les-Bains est un exemple inspirant de l'efficacité de la collaboration entre les élus locaux et les citoyens pour l’amélioration du cadre de vie et la revitalisation des petites communes rurales.

« Ça peut être festif ! Parce qu'un projet urbain c'est aussi un moment de vitalité, de joie et de renouvèlement ! » Elisa Dumay, De l'air

Elisa Demay est fondatrice de De l’aire, une agence d’urbanisme culturel qui invente des démarches créatives et rassembleuses pour répondre à des commandes au service de la vitalité des territoires et de leurs transitions. Elle coordonne des équipes sur-mesure (artistes, architectes, urbanistes, paysagistes, graphistes, designers…) pour répondre à des cartes blanches, à des appels à projets ou à des programmes existants (commande artistique territoriale, revitalisation de centres-bourgs, programmation urbaine…). Par l’émergence d’un imaginaire et d’un récit fédérateurs, elle expérimente des actions collectives avec les élus et les habitants, teste des propositions ponctuelles ou pérennes sur un sujet donné, créé des événements et des fêtes rassembleuses.

« Il faut recommencer par le sens. À quoi ça sert de replacer les habitants au centre de l'histoire ? » Matthieu Angotti, Territoires d'Engagement

Matthieu Angotti est conseiller expert, Territoires en commun - Territoires d'engagement de l'ANCT. Lors de la table ronde, il a proposé aux collectivités désireuses de s'engager dans des démarches participatives d'adopter une diversité de formats accessibles. Cette approche encourage l'expérimentation et l'adaptation en fonction des retours, car la participation citoyenne est un processus continu. Elle implique des étapes préparatoires et des opportunités de contribution clairement définies, mettant l'accent sur la transparence et la compréhension des règles du jeu. En éliminant les obstacles à la participation, tels que des cadres flous ou des informations opaques, cette approche favorise la collaboration entre les acteurs et rassurent les élus quant à leur pouvoir décisionnaire.

Retrouvez également la fiche mémo sur cette table ronde et ses principales conclusions !

La table ronde qui clôture l'atelier s'est déroulée à la maison du Parc, à Pélussin

Clap de fin pour ces deux journées riches en ateliers, témoignages, et présentations de projets inspirants.

L'ensemble des participants de l'Atelier in situ devant la salle municipale de Pélussin.