Face à la problématique préoccupante de la violence par armes à feu en Martinique, le CÉSECÉM a initié un débat citoyen en ligne afin de recueillir des propositions d'actions concrètes. Cette synthèse présente les principales pistes évoquées, classées selon leur horizon de réalisation : à court terme (moins de 6 mois), à moyen terme (entre 6 et 18 mois) et à long terme (plus de 18 mois). Des constats et critiques complémentaires ont également été formulés par les participants.
Vos propositions à court terme (moins de 6 mois)
- Garantir l’anonymat des citoyens détenteurs d’informations afin qu’ils puissent dénoncer sans craindre pour leur sécurité.
- Développer des campagnes de prévention adaptées, illustrées et accessibles à tout public
- Limiter la diffusion d’images violentes dans les médias (télés, clips, film, séries…).
- Créer un délit d'apologie de la violence, avec des sanctions pour les contenus promouvant la violence.
- Augmenter les peines de prison pour les détenteurs illégaux d'armes à feu et pour les trafiquants de drogue.
- Mettre en œuvre de fouilles ciblées dans les quartiers sensibles avec des opérations commando.
Vos propositions à moyen terme (entre 6 et 18 mois)
- Développer une meilleure coordination et collaboration entre l’armée, les forces de police et la justice
- Développer un Conseil local de sécurité et de prévention contre la délinquance (CLSPD) dans chaque commune.
- Évaluer l'action "Déposer les armes" pour mesurer son efficacité et ajuster les stratégies.
- Renforcer la surveillance des plages et le contrôle des entrées maritimes avec des moyens techniques (radars, caméras et drones) et humains (création d’une brigade de police nautique) pour lutter contre le trafic d'armes et de drogues.
- Développer le système d'insertion dans les centres pénitentiaires pour permettre aux détenus d'apprendre des métiers autres que « débroussailleurs ».
- Légaliser le cannabis pour assécher le marché noir et réduire son rôle de monnaie d'échange des trafiquants.
Vos propositions à long terme (plus de 18 mois)
- Réformer le système éducatif pour lutter contre la violence dès l'enfance, en mettant l'accent sur une éducation inclusive et moderne.
- Rétablir le service militaire ou mettre en place un service civique obligatoire, pour intégrer la jeunesse dans des activités d'intérêt général.
- Développer une coopération régionale avec les autres territoires de la Caraïbe et des Amériques pour lutter contre les réseaux d'exportation illégale d'armes à feu.
Constats et critiques non classables en actions directes
- Prolifération des armes liée au trafic de drogue
- Critique de l'inefficacité de certaines actions proposées, telles que la simple incitation à déposer les armes sans mesures d'accompagnement (souhait de mesures plus coercitives).
- Observations sur les problèmes structurels liés au système scolaire, à l’emploi, au pouvoir d’achat, à la défiance vis-à-vis des élus, qui nourrissent indirectement la violence.
Les propositions issues de ce débat citoyen en ligne couvrent un large spectre d'actions, de la prévention à la répression, en passant par l'éducation et la coopération régionale. Leur mise en œuvre nécessitera une mobilisation coordonnée des acteurs institutionnels, associatifs et de la société civile. Au-delà des mesures spécifiques, une réflexion sur les problèmes structurels (éducation, emploi, pouvoir d'achat…) apparaît essentielle pour s'attaquer aux racines de la violence.
5 campagnes dans le monde contre les violences par armes à feu
De nombreux pays sont confrontés au fléau des violences par armes à feu. Afin d'endiguer ce phénomène, des campagnes de prévention ont été développées à travers le monde. Cette note, rédigée par le CÉSECÉM, vise à présenter certaines de ces initiatives pour informer, susciter la réflexion et inspirer les décideurs, associations et citoyens souhaitant s'engager dans la prévention de ces violences en Martinique.