La butte Montmartre ACLAI Décembre 2024

Notre rendez-vous était prévu Place des Abbesses dans le 18eme.

Elle tient son nom des abbesses présentes dans l'abbaye de Montmartre fondée par Louis le Gros en 11341. Certaines rues en contrebas, qui menaient à l'abbaye, dans l'actuel 9e arrondissement, portent le nom des plus célèbres, comme Marguerite de Rochechouart, Louise-Émilie de La Tour d'Auvergne, Marie-Eléonore de Bellefond et Catherine de La Rochefoucauld. La rue de La Tour des Dames (9e arrondissement) & la rue des Dames (17e arrondissement), situées sur le territoire de l'ancienne abbaye, leur doivent également leur nom.

De forme triangulaire elle appartenait à la commune de Montmartre avant d'être intégrée à Paris en 1860, puis classée dans la voirie parisienne par un décret du 23 mai 1863, en même temps que la majeure partie du territoire de ce qui était jusqu'alors une localité de banlieue.

Elle porte le nom de « place de l'Abbaye » jusqu'à un arrêté du 26 février 1867, date à laquelle elle prend celui de la rue qui longe son côté sud-ouest : la rue des Abbesses.

Sur le côté nord de la place était établi un bâtiment, aujourd'hui disparu, abritant à partir de 1837 la mairie de Montmartre, puis la première mairie du 18e arrondissement de Paris.

L'église Saint-Pierre de Montmartre ne suffisait plus pour faire face à l'augmentation de la population dans cet arrondissement. La nouvelle église est construite de 1894 à 1904 par l'architecte Anatole de Baudot. Elle se caractérise notamment par sa structure en ciment armé, précurseur du béton armé.

L'architecte utilise le système inventé par l'ingénieur Paul Cottancin (1865 - 1928) en 1889 qui emploie des blocs de béton creux, à travers lesquels on tire une armature de fer et qui sont ensuite remplis de ciment. Seule la brique est visible de l'extérieur, mais en réalité, c'est le béton armé qui portait le bâtiment. Cette méthode permettait de construire des murs porteurs et des piliers très minces. Ils réaliseront ensemble le théâtre des 7 collines à Tulle.

Les travaux de construction commencent en 1894 mais un procès est intenté pour non-conformité aux règles d’urbanisme à cause de ses planchers de 7 cm d’épaisseur et de ses piliers de 50 cm de diamètre seulement pour une hauteur de 25 mètres : le ministère des cultes et l'administration de la ville de Paris font arrêter le chantier entrepris. Il s’ensuit une ordonnance de démolition non exécutée et une longue procédure. Pour sauver l'église, l'architecte Baudot https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatole_de_Baudotet et le curé Sobeaux mettent en place des démonstrations techniques : ils recréent les piliers et le sol en dalles dans le jardin de l'église pour prouver la solidité et la stabilité de l'édifice. Cette démonstration rassure les sceptiques et des experts réputés en matière d'architecture : l'ordre de destruction de l'église est levé3 et la reprise des travaux est autorisée. Le chantier peut reprendre en 1902 et est achevé en 1904. Cette première église débute la courte carrière du ciment armé, supplanté par le béton armé après la première guerre mondiale.

Cette première église en ciment armé (1894-1904) revêtue de briques et de céramiques (grès flammés et pastillés) est influencée par le style art nouveau

Malgré son originalité, l'église conserve des éléments traditionnels : c'est une basilique à trois nefs recouverte de voûtes en béton armé dont la conception rappelle les nervures des cathédrales gothiques. Toutes les possibilités du béton sont utilisées ici pour réaliser une imitation d'intérieur traditionnel d'église catholique. Les murs latéraux sont ornés de huit grandes fresques et de vitraux traditionnels. 48 petits vitraux rectangulaires représentant les litanies de la Sainte Vierge éclairent les nefs latérales. Les voûtes du transept sont ornées de vitraux de style art nouveau.

La façade principale en brique est décorée de céramiques architecturales dues à Alexandre Bigot https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Bigot_(c%C3%A9ramiste)

Le mur des je t'aime

Le Mur des je t'aime est une œuvre murale d'environ 40 m2 composée de 612 carreaux de lave émaillée reproduisant 311 « je t'aime » en 250 langues. Des « je t’aime » dans toutes les langues courantes, mais également dans des dialectes rares ou oubliés comme le navajo, l'inuit, le bambara ou l’espéranto. Réalisée par Frédéric Baron, Claire Kito et Daniel Boulogne, elle occupe un mur du square Jehan-Rictus situé place des Abbesses à Montmartre (Paris) et est accessible tous les jours.

Frédéric Baron, artiste multicarte, demande tout d'abord à son frère, et plus tard à des voisins, des amis et des passants d’écrire ces mots d’amour dans leur langue et recueille de cette manière des « je t’aime » dans plus de 250 idiomes et dialectes du monde entier.

Courant 1997, il se rapproche de Claire Kito, peintre et calligraphe, responsable d'un atelier de calligraphie chinoise, et lui propose de participer au projet d'oeuvre murale. Ensemble, ils prospectent tout d'abord en région parisienne, puis à Paris intra muros, afin de trouver l'emplacement idéal. Au fil de ce projet destiné in fine à être réalisé sur plaques émaillées, Claire Kito assemble les différentes graphies

Crypte du Martyrium de Saint-Denis et du souvenir de Saint Ignace de Loyola

La crypte est censée se trouver sur le lieu de la décapitation de Denis de Paris, chrétien martyrisé au IIIe siècle. Dès le Ve siècle, ce lieu à mi-pente de la butte Montmartre devient un pèlerinage où se rend notamment Geneviève de Paris. Une chapelle y est établie vers le IXe siècle.

En 1133, la reine Adèle de Savoie fonde l'abbaye de Montmartre, une abbaye féminine bénédictine, de qui relève la chapelle de la crypte qui tombait en ruine au XIe siècle. Elle est consacrée par le pape Eugène III, Bernard de Clairvaux et Pierre le Vénérable, et reçoit en 1169 Thomas Becket en pèlerinage.

Le 15 août 1534, Ignace de Loyola, François Xavier, Pierre Favre et quatre autres compagnons y prononcent des vœux religieux de pauvreté et de chasteté, et font la promesse de se rendre en pèlerinage à Jérusalem tous les deux ans pour convertir les infidèles. Ce « vœu de Montmartre » est reçu par Pierre Favre, alors seul prêtre du groupe, au moment où il leur donne la communion. Il est à l'origine de la Compagnie de Jésus qui sera approuvée en 1540.

Au cours de la restauration de la chapelle en 1611, un escalier qui mène à l'ancienne crypte est découvert. Des dizaines de milliers de Parisiens s'y rendent en pèlerinage et un prieuré, dépendant de l'abbaye qui se trouve au sommet de la colline y est fondé en 1613.

Ce prieuré s'étend et devient l' « abbaye d'en bas » qui remplace en 1682 l'« abbaye d'en haut » désaffectée dont la chapelle devient l'église paroissiale de Montmartre.

L'ensemble des biens de l'abbaye est mis en vente comme bien national en 1794 à l'exception de l'église Saint-Pierre de Montmartre qui devient église paroissiale.

L'abbaye d'en bas est comprise dans un lot de cette vente acquis par un entrepreneur de bâtiment qui la démolit et creuse une carrière de gypse ensuite comblée pour tracer des rues notamment la rue Yvonne Le Tac et la partie nord de la rue des Martyrs et construire des maisons.

Les Jésuites achètent le terrain de l'ancien Martyrium sur lequel l'abbé Le Rebours, curé de la Madeleine fit construire une petite chapelle en bois ouverte en 1871 qui servit de prison pendant la Commune. La Compagnie de Jésus et l'abbé Le Rebours cédèrent en 1880 le terrain et la chapelle aux Dames Auxiliatrices du Purgatoire qui élevèrent en 1887 un Monastère dont la chapelle surmonte la crypte du Saint Martyr

La Halle Saint-Pierre est un musée consacré à l'art naïf, l'art brut, l'art singulier et l'art outsider. Il est situé à Paris, au pied de la butte Montmartre dans une ancienne halle de style Baltard, ayant autrefois abrité un marché, une école, puis un garage du service municipal de la propreté

Direction l'esplanade du Sacré Coeur

Alors que les plus courageux empruntent les 220 marches, d'autres choisissent de prendre le funiculaire. https://fr.wikipedia.org/wiki/Funiculaire_de_Montmartre
Saint Pierre de Montmartre qui succède à une basilique mérovingienne dédiée à saint Denis, dont cinq chapiteaux et quatre colonnes en marbre ont été réemployés dans l'église actuelle, les colonnes provenant elles-mêmes d'un temple antique

Plus sur l'église : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Montmartreaa

Saint Denis de Paris

La légende de Saint-Denis est reprise au XIIIe siècle par Jacques de Voragine dans sa Vie des Saints.

Denis et ses compagnons Éleuthère et Rustique chargés d'évangéliser la Gaule vinrent vers Lutèce où le préfet romain Fesceninus les fit arrêter dans une carrière du faubourg Saint-Jacques (lieu de la première station de leur martyre). Les lieux où Saint-Denis a célébré l'office dans l'île de la Cité, où sont édifiées les églises Saint-Étienne-des-Grés et Saint-Benoît-le-Bétourné, sont les deuxième et troisième stations du martyre. Saint-Denis fut incarcéré à la prison de Glaucus, emplacement de la future église Saint-Denis-de-la-Chartre, quatrième station, torturé et mis sur le gril à la pointe amont de l'île de la Cité, emplacement de la future église Saint-Denis-du-Pas, cinquième station, condamné à être décapité au temple de Mercure au sommet de la butte Montmartre.

Les soldats qui conduisaient Denis, Éleuthère et Rustique ayant renoncé à gravir la butte, les décapitèrent à mi-pente : sixième station. Cet endroit devint un lieu de pèlerinage où fut construite au IXe siècle une chapelle, emplacement de l'abbaye de Montmartre à la fin du XVIIe siècle détruite en 1794, actuellement Crypte du martyrium de saint Denis rue Yvonne-Le-Tac.

Denis ramassa sa tête continua à monter conduit par un ange. Il s'arrêta au sommet pour laver son chef à une source située à l'emplacement de l'actuel square Suzanne-Buisson puis descendit le versant nord et expira après un parcours de 6 kilomètres où une veuve, Catulla, l'inhuma : septième station.

Plus tard Sainte-Geneviève fit élever à cet endroit une basilique, celle de Saint-Denis

Sur le chemin du retour

Et pour finir le Lapin Agile

Établi dans la seconde moitié du XIXe siècle, racheté par Aristide Bruant en 1913, il est l'un des lieux de rencontre privilégiés de la bohème artistique du début du XXe siècle, de Max Jacob à Pablo Picasso en passant par Roland Dorgelès, Francis Carco, Blaise Cendrars ou Pierre Mac Orlan ; par la suite, dans les années 1940-50, il est fréquenté notamment par Jean-Roger Caussimon et François Billetdoux. Il est encore aujourd'hui en activité https://fr.wikipedia.org/wiki/Au_Lapin_Agile

Même si une bruime a forcé Yves de supprimer la dernière étape, ce fut , comme toujours, une visite très interessante. Merci à lui et à l'année prochaine