Belleville 15 Avril 2025

Nous nous retrouvons Place des Fêtes pour ce nouveau circuit à Belleville. Avant tout parlons un peu de cette place.

En 1611, les hospices font l'acquisition d'un terrain sur la butte de Beauregard pour capter les eaux de Belleville en vue d'alimenter l'hôpital Saint-Louis. Le 18 mars 1836, l'administration des Hospices vend ce terrain à la commune de Belleville. Le terrain est situé le long de l’ancienne route du Pré-Saint-Gervais, à proximité du centre du village, qui se trouve à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Jean-Baptiste. La commune plante une allée de quatre rangs de tilleuls et délimite la partie centrale afin d'y organiser des fêtes publiques qui se déroulaient auparavant sur le parvis de l’église, des rassemblements de la Garde nationale, ainsi que certaines fêtes patronales (marchands forains, manèges, stands de tir, etc.). Le terrain est délimité au sud par la rue des Prés (actuellement rue du Pré-Saint-Gervais), à l'est par la rue Saint-Denis (actuellement rue Compans) et à l'ouest la rue de Beaune (actuellement rue des Fêtes). Il n'existe alors pas de rues reliant la rue de Beaune à la rue Saint-Denis ou à la rue des Près. La rue Saint-Geneviève (actuellement rue Petitot) est tracée en 1843 dans le prolongement de la rue des Solitaires. Un arrêté du 25 février 1853 ordonne le percement de la rue de Crimée entre les rues des Fêtes et d'Hautpoul. Du fait de la forte croissance de la population de Belleville dans la première moitié du XIXe siècle, le pourtour de la place s'urbanise peu à peu. Après l'annexion de la commune de Belleville à Paris par la loi du 16 juin 1859, la place, alors dénommée « Sainte-Geneviève », est officiellement rattachée à la voirie parisienne en 1863

Place des fêtes en 1905

Mais revenons à Belleville

Administrativement, le quartier de Belleville est limité aujourd’hui par l’axe des rues de Belleville, Pixérécourt, de Ménilmontant, et du boulevard de Belleville. Les limites du quartier administratif actuel ne correspondent cependant pas à celles de l'ancienne commune de Belleville, annexée par Paris en 1860, qui s'étendait sur la moitié nord de l'actuel 20e arrondissement, mais aussi sur la moitié sud de l'actuel 19e arrondissement. On parle souvent, encore aujourd'hui, du quartier de Belleville en désignant non seulement le quartier administratif, mais aussi le secteur qui correspond approximativement aux limites de l'ancienne commune, ainsi que des rues proches des 10e et 11e arrondissements situées dans le faubourg du Temple

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Quartier_de_Belleville#Articles_connexes

Le regard de la Lanterne est un regard, c'est-à-dire un ouvrage permettant l'accès à une canalisation. Il était l'un des nombreux regards qui jalonnaient le réseau des eaux de Belleville construit entre 1583 et 1613, pour servir de regard principal à l'ancien grand aqueduc de Belleville, qui amenait une partie des eaux de la colline de Belleville vers certains bâtiments parisiens de la rive droite

La rue de Belleville

Elle constitue le centre du quartier de Belleville. Principale rue de l'ancien village de Belleville, qui tient son nom de la déformation du terme « Belle vue », Belleville étant avant son intégration dans Paris la colline la plus haute de la banlieue de la capitale, devant celle de Montmartre

Église Saint-Jean-Baptiste de Belleville

Sans paroisse propre à leur village, les Bellevillois obtiennent de l'évêché une chapelle en 1543. Construite en 1548, elle est remplacée par une première église Saint-Jean-Baptiste en 1635

La nouvelle église est une des premières églises d’architecture néogothique construites à Paris en 1854 construite par Jean-Baptiste Antoine Lassus

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Jean-Baptiste_de_Belleville

Le funiculaire de Belleville

Pendant 33 ans, de 1891 à 1924, les Parisiens en goguette empruntaient le tramway-funiculaire de Belleville pour zoner dans l’Est de Paris. Construit sur le système de câble-car de San Francisco, ce transport en commun d’antan est rapidement pris d’assaut. Pour preuve, en 1902, plus de 5 millions de voyageurs ont sillonné les rues rue du Faubourg du Temple et de Belleville à bord du système hybride ! Il reliait ainsi République à l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville en passant par un pont enjambant le canal Saint-Martin (recouvert seulement en 1907) sur un peu plus de 2 km

Malgré cet engouement certain, la Première Guerre mondiale et le manque d’entretien auront finalement raison du funiculaire de Belleville. Résultat, en 1924, il est remplacé par les autobus jaunes et verts Schneider H de la ligne de bus BF. Puis en 1935, la ligne de métro 11 est percée sur l’ancien itinéraire du feu funiculaire. La pente étant trop forte pour les bus de l’époque. Plus de chapeaux Haut de forme et robes Victoriennes pour gravir la colline Belleville entre « Répu » et Jourdain mais des appels de métros souterrains

autobus jaunes et verts Schneider H de la ligne de bus BF
Ligne 11 RATP

6 Janvier 1906 : Un très grave accident s’est produit hier matin, à six heures, sur la ligne du funiculaire de Belleville. Un train composé de deux voitures s’est emballé et a déraillé, après avoir parcouru à une allure vertigineuse la distance qui sépare le point de départ, à l’église de Belleville, jusqu’au boulevard de la Villette. Une vingtaine de personnes ont été plus ou moins grièvement blessées ; s’il était survenu à tout autre moment de la journée, alors que la circulation dans les rues parcourues par les voitures emballées est dans toute son intensité, cet accident aurait pu prendre les proportions d’une véritable catastrophe. Un autre accident dû à une rupture de câble aura lieu le 24 Janvier 1914

La Courtille

La Courtille était un célèbre lieu de plaisir parisien de jadis, situé vers l'emplacement du carrefour de Belleville, en bas de l'actuelle rue de Belleville et en haut de la rue du Faubourg-du-Temple. C'était le point de départ de la très fameuse descente de la Courtille. De nombreux établissements y prospéraient où on pouvait boire, manger et s'amuser dans de fameuses guinguettes. Et surtout le faire sans payer l'octroi, douane citadine qui existait à Paris et était prélevée à l'entrée dans la ville, « aux barrières », comme on disait à l'époque La descente de la Courtille reste avec la Promenade du Bœuf Gras et le cortège de la Reine des Blanchisseuses un des trois cortèges centraux du Carnaval de Paris. À la différence des deux autres, la descente de la Courtille n'a existé que durant une quarantaine d'années au XIXe siècle. Plus sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Descente_de_la_Courtille

La rue Dénoyez

Dans les années 1830, à l’époque où Belleville est encore une commune indépendante, Monsieur et Madame Dénoyez tiennent dans leur rue la Folie Dénoyez, un bal public hautement populaire qui témoigne déjà de l’ADN festif des environs. Près de 200 ans plus tard, après notamment l’explosion d’une bombe allemande au numéro 10 en 1918 et le menace planante d’un projet immobilier en 2014, la rue Dénoyez est toujours là, prête encore et toujours accueillir flâneurs et fêtard tout au long de ses 156 mètres. Pour les amateurs de street art, elle représente un authentique paradis à ciel ouvert. Tapissée en long et en large de fresques colorées, la rue est qui plus est en perpétuelle évolution, rendant chaque visite assez unique

La cour de la Métairie

Au Moyen-Age, la ferme de Savies occupe ce lieu, rebaptisé plus tard cour de la Ferme. Cette ferme appartient alors au prieuré Saint-Martin-des-Champs, situé dans le faubourg Saint-Martin. C’est une propriété agricole dont le prieuré tire des revenus. Au XIXe siècle, le paysage champêtre de Belleville laisse peu à peu place à un habitat urbain de type ouvrier. Si les exploitations agricoles disparaissent, il subsiste encore quelques « vacheries » : on y élève encore des vaches pour approvisionner Paris en lait frais. La cour de la Ferme abritait l’une de ces fermes laitières. En 1877, la cour est d’ailleurs rebaptisée « cour de la Métairie », son nom actuel .Vers 1914-1915, cette « vacherie » disparaît à son tour. A la place, l’usine Continsouza, installée rue des Envierges et villa Faucheur, agrandit ses locaux. Pierre Continsouza et René Bünzli ont fondé à Paris en 1898 la Manufacture Française d’Appareils de Précision, qui fabrique essentiellement des phonographes. L’usine Continsouza de Belleville fabrique quant à elle des appareils optiques et mécaniques. Elle travaille notamment pour les maisons Gaumont et Pathé

La maison Bornibus, fondée en 1861, spécialiste de la moutarde et divers condiments, a conservé son siège historique au 58 boulevard de la Villette jusqu’en 1992. La façade de l’immeuble a conservé un slogan accrocheur « La santé sur votre table » ainsi qu’une enseigne vétuste typique des années 1980. Plus élégantes trois reproductions de médaille ainsi que des plaques rappellent les distinctions obtenues au XIXème siècle par la moutarde maison à l’occasion de diverses expositions universelles. Alexandre Bornibus s’est lancé dans les condiments passé quarante ans, révélant dans cette nouvelle voie ces talents d’homme d’affaires. Innovateur, inventeur de produits inédits, pionnier de la réclame, il a su populariser la moutarde dont la consommation demeurait restreinte du fait d’une fabrication très artisanale grâce à des méthodes de production industrielles. Sous son impulsion, la renommée de la Maison Bornibus a dépassé les frontières françaises dès la fin des années 1870 pour s’étendre dans toute l’Europe et jusqu’aux Etats-Unis. Plus sur : https://www.parisladouce.com/2021/11/moutarde-bornibus-58-bd-de-la-villette.html

Et pour finir cette promenade direction du Parc des Buttes Chaumont avant un dernier arrêt à la mairie du 19eme

Visite en image
C'était comme ça avant : pour connaître tout du parc : https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_des_Buttes-Chaumont

La mairie du 19eme

Le bâtiment a été conçu par l'architecte Gabriel Davioud et construit entre 1876 et 1878. La façade du pavillon central est ornée des sculptures de L'Approvisionnement en eau d'Aristide Croisy et de L'Approvisionnement en bétail, de Georges Clère. Le peintre Diogène Maillart est l'auteur du plafond de l'escalier d'honneur, La Ville de Paris instruisant ses enfants, et du plafond du palier, La Parure de la femme. Henri Gervex est l'auteur du tableau Mathurin Moreau (sculpteur et maire du XIXe arrondissement) mariant son fils, accroché dans la salle des mariages

Merci à Yves pour cette nouvelle sortie. Nous attendons la prochaine avec impatience, mais avant de nous quitter je ne résiste pas à vous faire voir le reste du beffroi de la mairie du 12eme que nous avions vu lors de la visite du quartier de Reuilly en 2023. Incendie du 26 janvier 2025