Forum interculturalité 4 juillet 2024, a rennes

L'interculturalité et le vivre ensemble dans les quartiers : quels enjeux et pratiques ?

Le 4 juillet 2024, RésO Villes, en partenariat avec l’Association Rennaise des Centres Sociaux, a invité l’ensemble des acteur.ice.s de la politique de la ville (collectivités, services de l’Etat, bailleurs, associations, habitant.e.s et partenaires) à se réunir à Rennes, lors d’un Forum consacré à l’interculturalité et au vivre ensemble dans les quartiers.

Plusieurs temps étaient au programme : conférence table-ronde, forum avec des stands de présentation d’initiatives, ateliers thématiques… qui ont permis à chacun.e de s’approprier les concepts liés à l’interculturalité, découvrir des ressources ainsi que s’inspirer de plusieurs projets et associations.

Ce forum était ainsi l’occasion d’échanger avec l’ensemble des acteur.ice.s autour des multiples enjeux quotidiens relatifs à la diversité culturelle, de s’outiller et de développer des compétences relationnelles.

Accueillie au centre social Carrefour 18, la rencontre était introduite par :

David Travers, Adjoint à la Maire de Rennes, membre d’ANVITA, psychiatre

Florence Emanuelli, Directrice générale de l’ARCS (Association Rennaise des Centres Sociaux)

Ouided Ayad, Directrice de RésO Villes.

Ouided Ayad, Directrice de RésO Villes, rappelle les fondamentaux de l’interculturalité qui représente la cohésion et l’intégration dans le respect de la diversité, c’est-à-dire sans perdre son identité et ses coutumes, et sans pour autant vouloir éloigner les autres de leur propre identité. Elle constitue une force pour l’évolution dans notre société, c’est une valeur ajoutée et un facteur primordial d’enrichissement personnel et collectif.

Or nous assistons aujourd’hui à une guerre des récits. La rhétorique de l’extrême droite a sacralisé le concept de préférence nationale et construit le mythe puissant d’une nation assiégée par les étrangers. Il est donc urgent de construire un contre-récit pour réactiver les solidarités et le dialogue. Aujourd’hui avec ce forum nous participons à l’écriture de ce contre-récit.

Table Ronde Introductive

Avec Anne Olivier, David Travers et Françoise Leclaire

Anne Olivier, Sociologue et formatrice sociale ainsi que directrice de la collection Tessitures à l’Harmattan a ouvert la table ronde en rappelant que la culture est un système dynamique.

L’interculturalité est une occasion de construire son identité, dans un parcours dynamique, qui nécessite la rencontre de l’autre. L’identité culturelle est unique et propre à chacun, façonnée par une expérience de vie.

Anne Olivier revient également sur la définition de concepts tels que l’acculturation, l’assimilation, l’individuation, l’ethnocentrisme ou encore le culturalisme.

David Travers, adjoint délégué à la solidarité à la Ville de Rennes, explique que la politique d’hospitalité est avant tout un choix politique. A Rennes Métropole, elle existe depuis des années, avec comme boussole le refus des conditionnalités, dans l’accès aux droits, à l’hébergement d’urgence, au logement mais aussi l’accès à la scolarité, aux transports, aux loisirs, à la culture.

Pour développer l’accès aux droits des primo-arrivants, quatre éléments apparaissent comme essentiels : une politique volontariste, un dialogue avec l’Etat car une collectivité a besoin de financement, un terreau associatif, des dispositifs intégrés communs.

Françoise Leclaire, Directrice de l’association AFaLac, psychopédagogue, collaboratrice au CREN, indique que pour les familles en situation migratoire, la reconnaissance passe avant tout par la langue et via les institutions qui vont les accueillir et particulièrement l’école.

L’AfaLac (Association Familles Langues Culture) est un centre de ressources pour la valorisation du plurilinguisme et de l’interculturalité.

Françoise Leclaire présente ses différents dispositifs qui visent à favoriser l’accès aux livres, valoriser les langues et les cultures maternelles, accompagner les professionnels dans la communication avec les familles.

FORUM des stands

Les structures et personnes présentes : ADRIC, AFaLaC, ANVITA, AnthropoLogiques, Carrefour 18, La Cité Educative du Mans Métropole, La Cité Educative de Saint Nazaire, La Cohue, Les Cuisiniers Solidaires, Declic Femmes, Gwenael Quiviger, Jeunes à Travers le Monde, Langophonies, OPTIMA, PACCO, PIMMS, Soclova, Tissé Métisse, Tout Atout.

Le temps des stands était un moment privilégié pour partager des initiatives et outils des structures de Bretagne et Pays de La Loire. Durant deux heures, les intervenant.e.s ont pu présenter et valoriser leurs actions.

Atelier 1 : Accompagner la parentalité dans la diversité culturelle et linguistique

Fatima Lalem, sociologue spécialisée sur les questions d'interculturalité et de famille et intervenante à l'ADRIC (Agence de Développement des Relations Interculturelles pour la Citoyenneté), est revenue sur des éléments pour améliorer les échanges avec les familles, les difficultés et les facteurs de résilience liés à la situation migratoire ainsi que les potentielles différences culturelles dans le rapport à l'éducation.

Elle a aussi abordé la question du bilinguisme et l'importance de la valorisation de la langue maternelle pour l'apprentissage de la langue française.

Atelier 2 : Échanger autour des pratiques professionnelles

Cet atelier était l'occasion pour les professionnel.le.s de réfléchir autour de la posture interculturelle. Ces échanges ont permis d'identifier des savoir être et savoir faire dans un environnement multiculturel.

Atelier 3 : Concilier santé et approche interculturelle

ANVITA (Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants) et le Réseau Louix Guilloux ont pu présenter leur structure et leurs actions autour de l'approche interculturelle en santé, notamment l'accompagnement du département du Val de Marne et l'accès aux soins des publics allophones.

Atelier 4 : Connaître ses droits culturels

Durant cet atelier, Sonia Leplat, directrice à la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs, a pu présenter aux participant.e.s les droits culturels et leurs enjeux.

La reconnaissance de son identité culturelle constitue un enjeu d’application de la loi tout autant qu’un travail de longue haleine, plus intime et chacun·e à son endroit, consistant à reconnaitre la culture de l’autre comme légitime.

Merci à tous.tes pour cette journée ET Bel été !