Grands huit

L'engagement citoyen stéphanais récompensé

A l'occasion de la journée des associations et de l’engagement citoyen 2025, huit décorations seront remises par la Ville à des Stéphanais et Stéphanaises qui font mieux vivre la ville grâce à leur engagement citoyen.

Pour assister à la cérémonie :

  • Rendez-vous samedi 6 septembre à 11h.
  • Salle festive, rue des coquelicots.

Photos : Jean-Pierre Sageot

Janine, l’amitié pour mission

Depuis 1962, Janine Lebret fait vivre l’association Droujba, qui signifie « amitié » en russe. Avec elle, les liens entre Saint-Étienne-du-Rouvray et Nova-Kakhovka, sa ville jumelle en Ukraine, n’ont jamais cessé de grandir. Échanges scolaires, danses,concerts, voyages… Janine a tout organisé pour rapprocher les habitants. « La solidarité est mon ADN », dit cette ancienne enseignante et directrice d’école. Depuis la guerre, son engagement a pris un relief nouveau : accueil de réfugiés dont le violoniste Alexandre Gonoboline et sa famille,collectes de dons, élans de partage. Avec ses 70 adhérents, Droujba continue de faire battre le cœur de l’amitié autour de repas conviviaux et de séjours fraternels, cet été en Lozère. Janine le rappelle avec conviction : « L’amitié est quelque chose de sérieux. »Chez elle, c’est une promesse tenue, jour après jour, infatigablement.

Janine Lebret

Thomas, service gagnant

On peut dire de lui qu’il a le sens des responsabilités et l’envie de créer une vraie dynamique associative à Saint-Étienne-du-Rouvray ! Membre du club de tennis stéphanais depuis 2008 et président depuis janvier, Thomas Cordier multiplie les pro-jets. « Il ne faut pas attendre que les choses viennent des autres. Je crois profondément que l’on doit être soi-même moteur, affirme-t-il. J’ai l’opportunité de participer au groupe de travail pour la préparation du Forum des associations, à l’organisation du Téléthon, la préparation d’Octobre rose… » Il veut fédérer et convaincre d’autres clubs de rejoindre cet élan collectif. Très tôt, déjà à 17 ans, il proposait à son club en Basse-Normandie de s’engager. « Une association, ça ras-semble des gens d’horizons divers. C’est fait de contraintes personnelles mais on y apprend à jouer collectif. » Il partage des valeurs de solidarité, de respect et d’engagement citoyen. « On a tous quelque chose à apporter à l’autre » souligne-t-il, prêt à se former et à donner de son énergie pour gagner le match du vivre-ensemble.

Thomas Cordier

Patrick, l’équipe avant tout

« Être ensemble, c’est toujours mieux », voilà la philosophie de Patrick Luciano, bénévole à l’Association Sportive Madrillet Château Blanc (ASMCB) depuis plus de 11 ans. À la retraite après une carrière chez Gaz de France, Patrick n’a rien perdu de son envie d’aider. Déjà avant, il s’engageait aux Restos du cœur, au Samu social ou au Secours populaire. Dans son association, il a été vice-président, puis a laissé la place : « Il faut que le club respire, tourne,l’important c’est d’être utile, peu importe le grade. » Toujours là, il encadre l’atelier foot avec le collège Robespierre tous les mardis, accompagne les jeunes, discute avec les parents. « On a des différences, mais on travaille avec nos ressemblances », souligne-t-il. Ses moteurs ? Les valeurs communes et la gentillesse. « Les richesses humaines, c’est ce qu’il y a de plus beau. » Si vous le cherchez dans le quartier, il est sûrement en train d’échanger avec des bénévoles ou de préparer les prochains matchs. Pour lui, pas de doute : la plus belle victoire, c’est celle qu’on partage.

Patrick Luciano

Florence, l’art de semer du lien

Là où passe Florence Cornillot, la bonne humeur fleurit. Stéphanaise depuis toujours, elle aime sa ville et y diffuse son enthousiasme : membre active du comité de jumelage depuis 5 ans, Florence a notamment vécu l’accueil des jeunes Ukrainiens comme un moment fort,riche d’émotions et d’échanges. « Pas de haine chez moi, je l’ai inculqué à mes quatre garçons. Partager, être avec les autres, c’est un vrai régal. » Elle a d’ailleurs été une parent d’élève investie, faisant le lien entre familles et enseignants et devenant rapidement la coqueluche des élèves !Véritable touche à tout, on la retrouve aussi en tant que présidente de la compagnie Le Jardin des Planches qui crée des spectacles de rue, clowneries, ateliers et scènes ouvertes. « C’est un lieu où artistes pro et amateurs bourgeonnent d’idées, une découverte permanente ! » Surprise mais ravie de recevoir ce prix, elle insiste : « C’est un travail d’équipe. » Avec elle, la ville gagne chaque jour en chaleur et en éclats de rire.

Florence Cornillot

Danielle, retraite active, retraite heureuse

À 77 ans, Danielle Boulais est l’âme de l’Union Nationale des Retraités et Personnes Âgées de Saint-Étienne-du-Rouvray. Adhérente depuis 2006,présidente depuis 2008, elle incarne au quotidien les valeurs de l’association : proximité, convivialité, solidarité et combativité. Soutenue par une précieuse trésorière, elle veille sur les 106 adhérents,organise après-midis jeux, goûters ou lotos au foyer Geneviève-Bourdon, sans oublier les sorties en car et le grand repas de l’amitié. Ancienne Atsem, puis au service de la bibliothèque et du foyer, c’est là qu’elle a commencé à jouer au tarot avec les résidents, tissant des liens durables. « J’aime me sentir solidaire », confie-t-elle simplement.Avec Danielle, la retraite n’est pas une fin,mais un espace à vivre ensemble et à s’entraider. Son engagement prouve qu’une société pour tous les âges est non seulement possible, mais belle.

Danielle Boulais

Kardiatou, la fripe au cœur

Parce que se vêtir est un droit, pas un luxe, Kardiatou Oumar a lancé Aux fripes du temps, une asso qui distribue des vêtements aux plus démunis. Depuis quatre ans, sa voiture déborde de blousons, jeans, baskets et produits d’hygiène. « Avec le confinement, la misère m’a sauté au visage. Il fallait agir ! » Battante, elle rallie une quinzaine de bénévoles et monte sa friperie solidaire sur la place des Emmurés à Rouen où on la retrouve le mardi soir, toutes les deux semaines. Là,dans une ambiance joyeuse, elle redonne confiance.Car enfiler un manteau chaud ou une belle chemise, c’est aussi réparer l’estime de soi. Ex-médiatrice et animatrice, cette Stéphanaise de 54 ans ne lâche rien : « Je reste active, c’est ma force. » Portée par la « teranga » sénégalaise (des valeurs d’accueil et de partage), elle propose aussi des ateliers coiffure et tricot au sein de son local. « L’hospitalité est ma seconde nature ! » lance-t-elle, fière de cette reconnaissance de la Ville qui donnera davantage de visibilité aux actions de son association.

Kardiatou Oumar

Hubert, notes et combats

Pour Hubert Pouleau, l’engagement a deux visages, celui d’une association musicale et d’une démarche humaniste. « La musique est un plaisir, le militantisme une nécessité »explique-t-il. En 2017, il fonde l’association Brel Brassens Ferré, un lieu vivant pour cinq groupes de musiciens amateurs issus du Conservatoire. L’occasion de partager une passion et de diffuser de bonnes ondes dans la ville. Mais son engagement le plus profond est ailleurs. Il y a trente ans, marqué par son expérience d’enseignant à l’école Henri-Wallon où il découvre la précarité des familles sans papiers, Hubert se mobilise. Il crée un collectif antiraciste et milite sans relâche, notamment au sein de Réseau Éducation Sans Frontières, pour défendre un discours ouvert et solidaire « contre l’ambiance générale anti-étrangers ». Il suit de nombreux dossiers, dont celui de Sékou Keita, apprenti boulanger malien menacé d’expulsion, et martèle : « il est important d’agir et d’affirmer, de manière publique et assumée, les valeurs humanistes ».

Hubert Pouleau

Rosamé et Jacques, le sens de l’accueil

Quand on leur demande de décrire leur boulangerie , ils lâchent en riant : « Ce n’est pas la mai-son du bonheur,mais tout comme ! » Rosamé et Jacques Ferreira tiennent Ô Grain d’Or depuis dix ans. Ici, le pain est bon, l’accueil encore meilleur. Ces artisans au grand cœur n’hésitent pas à s’engager au-delà du comptoir. Ils ont ainsi pris sous leur aile Sékou Keita, leur apprenti menacé d’expulsion. Militant pour qu’il puisse rester en France, ils sont devenus les parrains du jeune Malien, aux côtés du maire, lors d’une cérémonie à la mairie à l’automne dernier. « C’est un jeune incroyablement courageux, travailleur, discret…L’aider était naturel. » Toujours à ses côtés, ils le soutiennent pour chercher un logement, renouveler ses contrats et prendre confiance. « L’empathie, nos parents nous l’ont transmise, on la vit au quotidien. » Leur boulangerie est aussi un tremplin pour des stagiaires, dont une jeune autiste passée par le fournil cette année. « Ce prix nous touche, ce qu’on veut surtout, c’est continuer à tendre la main »

Rosamé et Jacques Ferreira
  • Journée des associations et de l’engagement citoyen 2025 à Saint-Etienne-du-Rouvray :
  • Samedi 6 septembre
  • De 10h à 17h
  • Salle festive, rue des coquelicots

Programme complet sur saint-etienne-du-rouvray.fr

Crédits :

Photos : Jean-Pierre Sageot. Textes : rédaction du journal municipal Le Stéphanais