Résumer ma carrière sportive, teintée de déménagements et de changements, n’est pas simple, mais c’est avec enthousiasme que je vous partage mon histoire.
L’aventure débute en Abitibi-Témiscamingue. Passionnée par les sports, c’est vers le volleyball que mon cœur se tourne au secondaire. N’ayant pas de sport-étude dans ma ville natale, je quitte le nid familial à l’âge de 14 ans pour rejoindre le Cuivre et Or à Rouyn-Noranda. Motivée initialement par le désir de poursuivre mon sport, cette décision m’a toutefois apporté beaucoup plus que le simple fait de « jouer au ballon ». En effet, quitter papa et maman à cet âge m’a demandé de faire preuve d’autonomie et d’autodiscipline précocement, et, sans que je puisse m’en douter à l’époque, ce premier « déménagement » allait m’ouvrir la voie vers une série d’opportunités.
Secondaire 5, l’année du recrutement collégial. Il faut croire que mes efforts ont porté fruit, puisque de ma petite ville en Abitibi, j’ai eu l’opportunité d’être recrutée à Québec en division 1 avec les Élans de Garneau.
Dix heures de route me séparant de ma famille, le début de la vie en appartement, le passage du secondaire au Cégep, la construction d’un nouveau réseau social… Certes, redéménager et recommencer dans un nouveau milieu venaient avec son lot de défis, mais c’est rempli de nostalgie et de reconnaissance que je repense à ma première année collégiale à Garneau. Que demander de mieux : invaincues en saison régulière, championnes provinciales RSEQ, médaillées d’argent au Championnat Canadien à domicile, et par-dessus tout, des coéquipières remarquables.
Le Championnat Canadien de volleyball, quel « drôle » de moment! Assise avec mes coéquipières dans les estrades bondées, j’ouvre mon fil d’actualité Facebook :
« Rassemblement interdit »
L’alarme de feu qui retentit pour mettre la foule dehors, les matchs de consolation sont annulés, et nous, on attend de savoir si nous allons jouer notre finale canadienne. Drôle d’ambiance : un mélange de stress, de panique et d’incertitude, pour un évènement qu’on attendait avec impatience depuis si longtemps. Je ne me doutais guère à l’époque qu’il s’agirait de mon dernier match en division 1 et que la pandémie allait s’installer pour plus qu’un « petit deux semaines ». D’un autre côté, jamais je n’aurais pensé que, trois ans plus tard, je revivrais un Championnat de cette envergure, mais cette fois-ci, dans un tout autre sport!...
Comme pour plusieurs, l’arrivée de la pandémie a chamboulé mes plans. J’ai terminé mes années collégiales avec l’équipe de volleyball en division 2 à Garneau. Encore une fois, je garde en mémoire des souvenirs exceptionnels empreints de plaisir et d’émotions fortes avec cette équipe.
Peut-être qu’à ce moment-ci de votre lecture, vous êtes retournés voir le titre du texte « Frédérique Chiasson – Athlétisme » et vous tentez de comprendre le lien entre le volleyball et l’athlétisme. Pour vous expliquer, je me dois de faire un petit retour en arrière.
Au secondaire, les étudiants en sport-étude étaient obligés de participer aux compétitions de cross-country et d’athlétisme. Performante aux régionaux en sprint, je participais donc à chaque année au Championnat provincial scolaire d’athlétisme, sans réel entraînement spécifique pour ce sport.
À mon entrée à Garneau, mon entraîneur de volleyball avait été mis au courant de ma passion pour l’entraînement et la pratique de différents sports. Le monde du sport étant petit, il connaissait bien l’entraîneur des épreuves combinées en athlétisme du Rouge et Or et il nous a donc mis en contact.
Vous vous rappelez, c’est vers le volleyball que mon cœur s’était tourné. Cela dit, chaque année collégiale, je recevais un « petit coucou » du coach d’athlétisme, m’invitant à venir essayer l’entraînement, et chaque année, je continuais de refuser et de choisir le volleyball!... Cependant, après les hauts et les bas que la pandémie nous avait fait vivre, j’ai eu cette envie de nouveaux défis et de changements.
J’ai toujours cru en l’importance de saisir les opportunités qui s’offraient à moi, ce pourquoi j’ai décidé de déménager à deux reprises pour le volleyball et… de finalement changer de sport à l’université! (Bravo à toi Alex pour ta ténacité et pour tes mots convaincants, mais surtout, merci!)
C’est comment un changement de sport? C’est rempli de nouveautés, de doutes, d’apprentissages, de remises en question, d’adaptation, mais c’est dans ces défis que j’éprouve le plus de plaisir à faire du sport, à me dépasser, à sortir de ma zone de confort. J’ai eu la chance d’avoir un entraîneur qui croyait en moi, ce qui m’a permis de mettre certaines craintes de côté et de repousser mes limites.
Changer de sports, c’est aussi « drôle » pour ses coéquipiers. On en rit encore aujourd’hui de la « fille de volley » qui ne savait pas comment utiliser des blocs de départs ou encore qui posait des millions de questions sur le fonctionnement des compétitions.
Je suis présentement à ma deuxième année avec le Rouge et Or et repenser à mon année recrue, c’est un peu comme m’imaginer un scénario de film : record Rouge et Or au 4x400m en équipe, Record Rouge et Or au 300m, honorée Recrue de l’année au Québec et au Canada.
C’est aussi ressentir une vague de reconnaissance et de gratitude envers tous mes coéquipiers, mes entraîneurs, mes amis et ma famille, qui ont cru en moi et qui ont contribué à forger l’athlète et la personne que je suis devenue aujourd’hui.
La vie nous réserve parfois des surprises inattendues, mais ces détours peuvent être des plus enrichissants. Mon parcours sportif témoigne de la diversité des chemins qui mènent à nos aspirations. J’espère que ce texte vous incitera à accueillir les prochains défis comme autant d’opportunités pour sortir de votre zone de confort et vous épanouir en tant qu’athlète et individu. Parce qu’au final, je crois qu’une partie de la clé du succès réside dans cette capacité à s’ouvrir aux nouveautés et aussi dans le plaisir que l’on éprouve à pratiquer son sport.