Chers collègues et amis, membres de la communauté des sapeurs pompiers de France, En ce jour du 4 décembre, fête de Sainte-Barbe, nous nous souvenons des nôtres tombés au feu, dans leurs missions, et nous entourons les blessés de 2025 de notre solidarité et de nous affection : leur courage nous inspire et nous porte.
La Nation leur doit reconnaissance, nous leur devons fidélité et soutien.
Partout sur le territoire, votre engagement, quel que soit votre statut, fait tenir la chaîne des secours. Professionnels ou volontaires, mais aussi PATS, jeunes et anciens.
Cette année encore, vous avez répondu présents face à la montée des risques : urgences du quotidien, vagues de chaleur, inondations, accidents climatiques majeurs : je pense aussi aux opérations conduites avec notre réseau associatif, nos ONG et nos partenaires à Mayotte, au lendemain du cyclone Chido, où votre présence a marqué la première étape de la reconstruction de l’île.
La campagne feux de forêt 2025 a rappelé l’intensification du risque.
Dans l’Aude, l’embrasement rapide, les surfaces impactées et la simultanéité d’événements ont imposé des manoeuvres complexes et un appui massif de nos territoires.
Cette réalité impose d’avancer, sans délai. Au Mans, lors de notre 131ème Congrès national, nous avons fixé un cap : protéger ceux qui protègent, renforcer et moderniser nos équipements et nos missions, financer nos services d’incendie et de secours à la hauteur des enjeux à venir.
Les annonces de l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont ouvert une porte: à nous de la franchir ensemble, textes, moyens et calendriers à l’appui.
La déclinaison législative des conclusions du Beauvau de la sécurité civile doit être un moment de vérité : préciser et recentrer nos missions sur l’urgence, garantir la maîtrise opérationnelle de nos moyens, solidifier le financement des SDIS, rendre attractif et reconnaître l’engagement sous toutes ses formes, bâtir des territoires résilients.
Et tenir nos lignes : le volontariat comme socle, l’unité de commandement comme principe, le duo maire–préfet pour la direction des opérations .
Ces conclusions doivent désormais trouver une concrétisation législative pour aboutir à une nouvelle loi de modernisation de la sécurité civile, 21 ans après la loi de 2004. L’instabilité politique ne peut être un prétexte à l’inaction : protéger la population n’attend pas. La FNSPF demande qu’un projet de texte soit finalisé, déposé puis inscrit à l’ordre du jour du Parlement dans les meilleurs délais, afin que la Nation traduise, par la loi, l’exigence de protection que nos concitoyens attendent.
Dans le même esprit de reconnaissance concrète de l’engagement, nous attendons désormais des actes : le décret de bonification des trimestres de retraite, a été annoncé, nous l’avons salué.
Mais à ce jour, ce texte n’est pas encore publié. Il doit l’être au plus vite. Au-delà des annonces, nos volontaires attendent des actes en contrepartie des sacrifices consentis . La Fédération le redit avec fermeté: cette mesure est une juste reconnaissance de l’engagement, elle ne peut plus attendre.
Cette reconnaissance doit s’accompagner d’une garantie : la NPFR doit demeurer pérenne, sous les modalités que nous lui connaissons aujourd’hui. Lisible, sécurisante et efficace, elle reste un pilier complémentaire de la bonification des trimestres pour conforter des parcours d’engagement durables au service de la population. Son financement doit donc être garanti.
Au-delà de nos priorités politiques, notre première force vient de chacune et chacun d’entre vous. C’est le maillage humain de votre Fédération, présente partout à chaque échelon, qui permet de porter la voix des adhérents. Nos amicales, nos unions départementales et régionales font vivre les territoires et favorisent la cohésion de notre communauté, grâce à l’engagement bénévole de tous : actifs, jeunes et anciens. Les manifestations de notre réseau renforcent la cohésion, créent des vocations, et donnent du sens à l’engagement. Elles sont le socle d’un véritable vivre-ensemble de proximité. Notre fraternité se prouve aussi par la solidarité. Elle est concrète, quotidienne : soutien moral, aides financières, accompagnement social. L’OEuvre des Pupilles (ODP) incarne cette promesse tenue depuis un siècle. En 2026, nous célébrerons ses 100 ans. Nous proposons d’en faire un temps fort fédéral pour raconter, remercier, et donner pour poursuivre son action. Je vous souhaite, à toutes et à tous, une excellente Sainte-Barbe et de très bonnes fêtes de fin d’année.
Colonel Jean-Paul BOSLAND Président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France et de l'Oeuvre des Pupilles et Fonds d'entraide des sapeurs-pompiers de France.
Crédits :
Ludovic Morand - Marion Fournies - Adrien Quentric - Aurélien Dheilly