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Transformation de l'économie métropolitaine et de l'emploi
Le territoire du SCOT de Lille Métropole connaît une progression constante de son nombre d’emplois depuis une dizaine d’années et affiche aujourd’hui plus de 550.000 emplois (dont près de 23.000 créés en 10 ans), dans un contexte où ses voisins et la région Hauts-de-France sont dans des dynamiques globalement négatives.
La transformation de l’économie, engagée de longue date, se poursuit vers la tertiarisation. Les emplois dits métropolitains sont près de 200.000 en 2018. Néanmoins, on observe un ralentissement de la perte des emplois productifs et transversaux dans les années les plus récentes. En parallèle, des filières émergentes dynamiques s’affirment comme de nouvelles formes d’économie. Elles se distinguent sur le territoire à la fois par leur croissance et/ou par les volumes significatifs qu’elles représentent : numérique, emplois verts, santé, économie sociale et solidaire...
DĂ©veloppement de l'emploi au service des habitants
L’exercice de bilan invite à revenir sur les projections formulées dans le SCOT à horizon 2035 à travers les scénarios «tendanciel» et «regain d’attractivité» même si ces exercices de projections économiques sont à manier avec précaution car de nombreux facteurs entrent en jeu et que le recul est encore faible sur la période d’application du SCOT.
La population active métropolitaine est de 595.000 personnes en 2019. La croissance de la population active, entre 2014 et 2019, est supérieure au scénario tendanciel, mais reste bien en-deçà du scénario regain d’attractivité. Le nombre d’emplois connaît quant à lui un taux d’augmentation qui reste calé sur le scénario «tendanciel». Ces premières tendances invitent à rester vigilant sur l’adéquation entre la croissance du volume d’emplois du territoire et la croissance de sa population active. En parallèle, le chômage tend à la baisse (-2 points en 10 ans).
Cette bonne dynamique du nombre d’emplois permet de répondre aux besoins de la population du territoire, ce qui le rend également attractif pour les territoires extérieurs avec lesquels les liens se renforcent (dans des volumes plus importants pour les actifs venant de l’extérieur).
DĂ©veloppement de l'Ă©conomie en ville
L’enjeu économique pour le SCOT se traduit d’abord en terme de spatialisation de l’aménagement. Par rapport aux objectifs que fixe le SCOT, à savoir la priorité au développement de l’activité «en ville» (au sens du «renouvellement urbain» tel qu’il le définit), les éléments de bilan mis en avant entre 2015 et 2020 sont positifs avec une concentration des nouveaux locaux économiques «en ville».
En effet, plus de 90% des locaux nouvellement créés se trouvent «en ville» et l’enveloppe foncière développée à des fins économiques est répartie de la façon suivante : à hauteur de 70% en renouvellement et de 30% en extension urbaine, soit 368 hectares en renouvellement urbain et 167 hectares en extension urbaine. Ces constats respectent la répartition des 2/3 en «renouvellement urbain» et 1/3 en «extension» exprimée dans le SCOT.
La grande majorité des sites de développement économique prioritaires identifiés dans le SCOT sont lancés ou poursuivent leur mise en œuvre. Moins d’une dizaine sont requestionnés, voire pour certains abandonnés, pour respecter des priorités en lien avec la préservation de la ressource en eau ou des sols, ou encore faute de projets définis.
Par contre, les sites «en proximité» avec les modes de transport ferré ou fluvial (à moins de 1 kilomètre de ces réseaux) sont potentiellement nombreux. Une réflexion prospective est sans aucun doute à engager sur le sujet du lien entre tissu économique, logistique et transport de marchandises. Cela devra passer par de nouvelles collaborations entre sphères publique et privée. Elles devront inventer, via de nouveaux systèmes, outils et jeux d'acteurs, de nouvelles solutions.
Un autre enjeu majeur concerne également les sites économiques : les questionnements autour du «Zéro artificialisation nette» invitent à des efforts importants sur la densification des zones d’activités, et plus globalement sur la valorisation foncière et immobilière des espaces économiques existants.
NB : La loi Climat et Résilience fixe un objectif de «Zéro artificialisation nette» à horizon 2050, ce qui demande aux territoires de réduire fortement leur artificialisation et leur consommation de sols dès aujourd’hui.
Ă retenir
Le rôle de «moteur» économique du territoire du SCOT à l’échelle régionale est confirmé avec plus de 550.000 emplois, dont 23.000 supplémentaires en 10 ans. Son attractivité dépasse largement ses frontières et renforce les mobilités professionnelles en lien avec les territoires voisins. En parallèle, la population active augmente pour atteindre 595.000 personnes et le taux de chômage tend à baisser en suivant les tendances nationales (-2 points depuis 2010).
Par ailleurs, la dynamique immobilière s’exprime essentiellement dans la ville constituée, en renouvellement urbain, avec près de 90% des locaux économiques nouvellement créés. Ceux-ci s’y concentrent en cohérence avec les futurs objectifs en matière d’artificialisation, même si les extensions urbaines font l’objet d’implantations économiques plus importantes en surface foncière consommée.
Enfin, la très grande majorité des 45 sites de développement prioritaires inscrits au SCOT ont entamé ou poursuivi leur mise en œuvre. Une dizaine sont requestionnés, voire certains abandonnés, faute de projets définis ou pour respecter les enjeux environnementaux de préservation de l’eau ou des sols.
CONTACT
Emma RAUDIN : eraudin@adu-lille-metropole.org - Chargée d'études principale - Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole
Alexis MARCOT : amarcot1@adu-lille-metropole.org - Directeur d'études - Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole
Photos : Euratechnologies, Lille ©Vincent Lecigne/MEL - Forum Emploi Ostricourt ©CCPC - Euralille, Lille ©Vincent Lecigne/MEL