Le quartier des Amériques ACLAI MAI 2025

Poursuite de nos visites dans un nouveau quartier du 19eme arrondissement. Le RDV était fixé à la station de métro Pré-Saint-Gervais sur la ligne 7 bis "excroissance" de la ligne 7

Mise en service en 1911 comme un embranchement de la ligne 7, ce n'est qu'en 1967 que cette section a été isolée pour former une ligne indépendante, en raison d'un important déséquilibre de trafic entre les deux branches. la mise en place d'une interconnexion avec la ligne 3bis passant par els stations fermées Haxo et Porte des Lilas cinéma est un vieux projet toujours d'actualité.

La station Haxo : Haxo, elle, restera donc vierge de tous passagers, ignorée de tous sauf des amateurs d’Urbex. On peut la visiter ponctuellement, notamment lors des journées du patrimoine, en métro Sprague-Thomson. Elle servira aussi pour la présentation officielle de la nouvelle rame MF88 le 29 décembre 1992 sous le slogan « en route pour 1993 ». Elle en conserve d’ailleurs encore le panneau. Vous l’aurez compris, la station Haxo n’a aucun sens, aucune utilité aujourd’hui, mais elle conserve le charme fou des lieux insolites, s’entoure d’une aura mystérieuse prête à enivrer les curieux, passionne les fous furieux de l’anecdote et les nostalgiques d’une époque disparue : en somme Haxo nous résume bien, inutile et indispensable à la fois

La Station cinéma reste cependant privilégiée pour la majorité des tournages dans le métro : « on peut tout contrôler, de la lumière aux décors en passant par la circulation des trains. Cela nous offre une liberté très appréciable », dévoile Karine Lehongre-Richard.

Entre chaque tournage, la Station cinéma semble figée dans le temps. Les panneaux publicitaires sont vides, colorés en vert. Les quais sont vides, les bancs et les cartes du réseau affichées datent d'il y a plusieurs années, même le bruit et l'agitation des lignes 11 et 3 bis sont étouffés.

Ce décor, si banal, si présent dans le quotidien de nombreux Franciliens, est donc aussi représenté au cinéma. Il a accueilli les plus grands acteurs et réalisateurs du 7e art, et est devenu tout aussi symbolique de la vie parisienne que les croissants ou les appartements avec vue sur la Tour Eiffel (enfin, quand on vit dans le monde d'Emily in Paris).

Cette station à l'histoire si incroyable n'est pas ouverte au public. Il est parfois possible de la visiter, lorsque la RATP décide de la mettre en avant, pendant les Journées du Patrimoine. Lors de la prochaine édition de ces Journées, il vous sera peut-être possible de marcher dans les pas de Jean-Paul Belmondo, Tom Cruise, Isabelle Adjani, Robert de Niro, Sophie Marceau

Après cette plongée dans les sous-sols prenons un peu d'air au parc de la butte du Chapeau Rouge

Autrefois, la butte du Chapeau-Rouge constituait une parcelle de la plaine du Pré-Saint-Gervais, animée d’une guinguette qui lui a laissé son nom. Ici, au début des années 1910, les mouvements politiques et les syndicats de gauche se rassemblaient pour défendre le pacifisme contre le militarisme. Au printemps 1913, alors que la guerre devenait imminente, le rassemblement en souvenir des communards qui devait se tenir comme chaque année au Père-Lachaise fut annulé par le gouvernement de Louis Barthou. Ce dernier redoutait que la manifestation ne se retournât contre lui. Le 25 mai, cent cinquante mille personnes répondirent alors à l’appel de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), à manifester à la place au Pré-Saint-Gervais.Là, au milieu d’une véritable marée humaine, Jean Jaurès prononce son discours contre la loi des trois ans tendant à allonger d’une année le service militaire Les premiers journalistes photographes immortalisent sur le vif son charisme. Malgré l’ampleur de la mobilisation, l’Assemblée nationale vota la loi

Le parc, d'une surface de 4,7 hectares, est ouvert en 1939. Il est conçu par l'architecte Léon Azéma dans un style néoclassique, typique de la période des années 1930. Plus sur Léon, pardon pour la familiarité :https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Az%C3%A9ma

Plusieurs statues décorent de parc : Eve de Raymond Couvègnes
L'enfance de Bacchus de Pierre Traverse

Quelques pas pour rejoindre le quartier de la Mouzaïa, îlot de fraicheur à l'ombres de tours de la Place de Fêtes

Le quartier de la Mouzaïa, situé autour des rues de Mouzaïa, du Général-Brunet, Miguel-Hidalgo, est constitué de petites maisons pleines de charme, construites en briques le long de voies de 3 mètres de large. Ces petites maisons sont bordées de jardins fleuris. On trouve ainsi sur le côté sud de la rue de Mouzaïa, les villas d'Alsace, Eugène-Leblanc, Émile-Loubet, de Bellevue, des Lilas, Sadi-Carnot et Félix-Faure, et sur son côté nord, celles du Progrès et de la Renaissance. Les pentes correspondent à celles des anciennes carrières sur lesquelles est construit le quartier. Les voies pavillonnaires ne comprennent ni service ni commerces. À l'exception du lycée Diderot, ceux-ci sont limités à des services de proximité dans les rues de la Mouzaïa, David-d'Angers et du Général-Brunet. L'unité architecturale du quartier résulte de l’application de traités de 1889 entre la Ville de Paris et les lotisseurs privés. Les façades des maisons, à l’origine en briques apparentes, ont, pour la plupart, été recouvertes d’un enduit

Après avoir monté, descendu, remonté, redescendu, reremonté, reredescendu les allées des villas c'est au son d'un orgue tonitruant que nous entrons dans l'église Saint-François d'Assise

Cette église en brique a été construite entre 1914 et 1926 par les frères Paul et Augustin Courcoux (1871-1956), ce dernier prenant la suite de son frère décédé en 1921. Le chœur est réaménagé en 2004 par Wandrille Thieulin. La grande simplicité franciscaine de la construction contraste avec la riche décoration de certains espaces où se côtoient différentes influences : byzantine pour la mosaïque de fond de chœur, romane pour les fresques peintes, art déco pour le maître autel, la grille du baptistère, et l’escalier d’accès à la tribune de l’orgue. L'accès principal est perpendiculaire à la nef, qui est orientée vers l'est, point d'apparition de la lumière le matin. Le plan et l'ornementation suivent le schéma des églises d'Ombrie, patrie de saint François d'Assise et de sainte Claire, fondatrice de l'ordre des Clarisses. La charpente apparente est en béton armé imitant le bois. À l'intérieur, le chœur est décoré d'une mosaïque de l'abside signée Mauméjean réalisée en 1930 sur la base d'un carton du peintre et mosaïste Charles Bouleau (1906-1987) représentant au premier plan saint François recevant les stigmates à genou devant l'Évangile et Dame Pauvreté au pied du crucifix. Beati pauperes est extrait du sermon de Jésus sur la montagne (Mt 5,3). Au second plan, à gauche, on reconnait Saint Louis et sainte Élisabeth de Hongrie, et à droite saint Bonaventure et sainte Claire. Proches de Jésus crucifié en plus petit, on retrouve Marie et saint Jean. Sur la bordure de lauriers, on lit l'invocation S[a]n[ct]e Francisce ora pro nobis suivie de Pax et Bonum. Au centre, au-dessus de la croix, le soleil, cher à François

Un GRAND du quartier y fit sa première communion ; Ca Yves ne l'a pas mentionné ! Le 18 avril 1954, Eddy Mitchell y fait sa première communion. Et puisqu'on parle d'une grande figure du 19eme arrondissement : https://www.mitchell-city.com/ et cliquez sur le plaque de la rue Belleville pour découvrir on passé dans ce quartier. (Désolé je n'avais pas trouvé ce site lors de la précédente sortie)

Avant de finir par le cimetière de la Villette petit arrêt dans l'allée Darius Milhaud devant l'église Sainte Colette des Buttes Chaumont

La voie est créée dans le cadre de l'aménagement de la ZAC Manin-Jaurès, en englobant la rue Vaudremer, sous le nom provisoire de « voie CC/19 » et prend sa dénomination actuelle par un arrêté municipal du 3 avril 1990. L'allée est construite à la place de l'embranchement ferroviaire reliant la ligne de Petite Ceinture aux abattoirs de la Villette (gare de Paris-Abattoirs et gare de Paris-Bestiaux). La voie ferroviaire étant construite en tranchée, il a été nécessaire de la combler sur une hauteur de 2,50 mètres. Elle est prolongée par l'allée Arthur-Honegger
L‘église Sainte-Colette des Buttes-Chaumont remplace, depuis 1992, une chapelle dépendant de la paroisse Saint-François-d’Assise, autrefois rue d’Hautpoul, devenue trop petite pour accueillir les habitants du nouveau quartier Manin-Jaurès. Située au rez-de-chaussée d’un grand ensemble, non loin du cimetière de la Villette, elle donne sur une petite place ronde, pavée et arborée que traverse l’allée Darius-Milhaud. A l’extérieur, l’église n’est repérable dans la façade que par deux éléments hors-œuvre : une colonne triangulaire en béton de neuf mètres de hauteur, surmontée d’une croix en métal — “signal“ remplaçant le clocher traditionnel — et, depuis 2006, un beffroi avec sa cloche, baptisée Colette-Marie. Comme l’immeuble dans lequel elle est insérée, la façade de l’église est recouverte de plaques et de carreaux agrafés sur le béton. Dépouillée de tout aspect monumental, Sainte-Colette s’inscrit dans la lignée de nombreuses églises “enfouies” des années 1970-1980. Elle est de plain-pied avec la rue, ce qui la rend accessible à tous, tandis que le centre paroissial et le presbytère occupent le premier étage de l’immeuble
D'une superficie de 1,13 ha, il a été ouvert en 1828 et accueille 2 500 sépultures. Initialement 4e cimetière de la commune de la Villette, il est devenu le cimetière réservé aux inhumations des habitants du 19e arrondissement de Paris, après l'annexion en 1860 de la commune de la Villette à Paris. Depuis 1880, il ne conserve que des concessions perpétuelles. Il est agrémenté d'une centaine d'arbres, principalement des érables, des tilleuls et des marronniers. Il est situé en contrebas de l'allée Darius-Milhaud qui suit le parcours de l'ancien embranchement ferroviaire de la ligne de Petite Ceinture menant aux gares de Paris-Bestiaux et Paris-Abattoirs. Il est visible de celle-ci par de larges ouvertures pratiquées dans le nouveau mur d'enceinte
Pas de très grands noms dans ce cimetière mais y sont notamment inhumées Marianne Debreux (1960-1973) et Nathalie Rohner (1965-1973) victimes de l'incendie du collège Edouard Pailleron en 1973 https://cafepedagogique.net/2023/02/06/il-y-a-50-ans-lincendie-du-college-pailleron-un-drame-politique-et-maintenant/

C'était l'avant-dernière sortie de l'année. On se retrouve fin juin pour une sortie particulière et culinaire. En attendant merci à Yves