WAVE, acteur clé de la diplomatie scientifique à la Semaine Africaine de l’UNESCO 2025
Du 19 au 21 mai 2025 à Paris, la Maison de l’UNESCO a vibré au rythme de la culture, de la science et de la solidarité africaine, à l’occasion de la Semaine Africaine de l’UNESCO. Le thème cette année s’est articulé autour de : « Solidarité mondiale pour la restitution et la restauration du patrimoine africain par le biais de la culture, de l’éducation et des sciences ».
Parmi les institutions invitées par la Délégation Permanente de la Côte d’Ivoire auprès de l’UNESCO, le Centre Régional d’Excellence WAVE (Central and West African Virus Epidemiology), s’est illustré par des contributions remarquées. Le Directeur Exécutif du programme a pris la parole lors d’un panel de haut niveau dont le thème a porté sur : « Mettre à profit la diplomatie scientifique pour parvenir à une solidarité mondiale sur la restitution et la restauration du patrimoine africain ». WAVE a également exposé sur la conservation ex situ par culture in vitro et la restauration de variétés de manioc en Côte d’Ivoire.
Un plaidoyer pour la souveraineté alimentaire et la santé des plantes
Lors de son intervention, le Directeur Exécutif de WAVE, le Professeur Justin PITA a mis en lumière les contributions de WAVE à catalyser la productivité des cultures ainsi que leur protection durable grâce à des collaborations au niveau local, national, régional et international. Ceci implique la science et surtout beaucoup de diplomatie, car notre approche fait le lien entre les maillons cruciaux de la chaîne de valeur de la santé des plantes. WAVE c’est la science au cœur des défis de société, des défis de sécurité alimentaire et nutritionnelle, eux-mêmes liés, aux défis de sécurité financière. WAVE c’est la diplomatie scientifique en action.
Sur d’autres aspects, il a également mis en lumière le rôle stratégique de la recherche scientifique dans la protection du patrimoine végétal africain, soulignant le lien fondamental entre la santé des plantes, la sécurité alimentaire et la souveraineté agricole du continent. Il a présenté certains aspects des travaux menés par WAVE afin de restaurer et valoriser les ressources végétales menacées, notamment dans un contexte de changement climatique et de prolifération des maladies virales des plantes.
Rencontres diplomatiques et collaborations africaines
Au-delà de cette intervention, le Directeur Exécutif de WAVE a mis à profit cet événement, pour échanger avec plusieurs personnalités influentes. Ces échanges ont permis d’envisager des perspectives de collaboration renforcées afin de promouvoir la santé des plantes.
Un levier pour la diplomatie africaine de la connaissance
La participation de WAVE à cette célébration marque une étape importante dans la reconnaissance de la science comme un levier de diplomatie et de coopération internationale. À travers sa présence active, l’institution confirme son rôle moteur dans l’élaboration de solutions africaines aux défis du continent, notamment en matière de préservation du patrimoine naturel, de résilience agricole et d’innovation.
En s’inscrivant pleinement dans le thème de l’édition 2025, WAVE renforce son positionnement à l’intersection de la science, de l’éducation, de la culture et illustre parfaitement la capacité de l’Afrique à être force de proposition sur les grandes questions mondiales.
Renforcement des capacités sur la striure brune du manioc (CBSD): WAVE en mission en Ouganda
Du 13 au 17 mai 2025, une mission de formation stratégique s’est déroulée en Ouganda. Cette initiative a mobilisé les équipes WAVE de la République Démocratique du Congo, du Gabon et de la Côte d’Ivoire, en collaboration avec le National Crops Resources Research Institute (NaCRRI) de Namulonge. Cette formation a été initiée dans le cadre du renforcement de capacités pour une meilleure surveillance et la prévention contre la striure brune du manioc (CBSD, Cassava Brown Streak Disease), une menace croissante pour la sécurité alimentaire en Afrique.
Objectifs de la mission :
Les principaux objectifs étaient de :
Renforcer les compétences techniques en matière d’identification et de diagnostic sur le terrain à l’aide d’outils pratiques ;
Former aux techniques d’arpentage pour la surveillance phytosanitaire des ravageurs et maladies du manioc ;
Partager les stratégies de prévention et de lutte contre la propagation de la Striure brune du manioc, afin de freiner son expansion vers l’Afrique de l’Ouest ;
Sensibiliser les participants aux principaux ravageurs et maladies du manioc présents en Ouganda, avec un accent particulier sur la CBSD, l’une des maladies virales les plus dévastatrices dans la région.
Une culture vitale menacée
Le manioc est un aliment de base pour plus de 800 millions de personnes dans le monde. En Ouganda, il est cultivé par plus de 70% des ménages ruraux et représente jusqu’à 22 % des revenus des ménages. Toutefois, sa production est sérieusement compromise par la prolifération de ravageurs et de maladies comme la CBSD et la CMD (Cassava Mosaic Disease).
La CBSD, transmise principalement par la mouche blanche (Bemisia tabaci) et les boutures infectées, cause des pertes de rendement allant jusqu’à 100 %. Les tubercules infectés deviennent impropres à la consommation et au commerce, aggravant l’insécurité alimentaire.
Approche intégrée de gestion
Durant les sessions, les participants ont été formés sur :
• L’identification des symptômes sur feuilles, tiges et racines (chlorose, nécrose, déformations, etc.) ;
• La gestion intégrée des maladies : sélection de variétés tolérantes (NASE et NAROCASS), phytosanitation, isolement des cultures, élimination des plants malades ;
• La lutte contre les vecteurs : surveillance des populations de mouches blanches, introduction d’ennemis naturels, techniques de rotation culturale.
Une dynamique régionale renforcée
Cette mission a permis de consolider les liens entre les scientifiques d’Afrique Centrale, de l’Ouest et de l’Est, et de favoriser le transfert de connaissances et d’expériences pratiques. Elle marque une étape clé dans la préparation des pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest face à une éventuelle incursion de la striure brune de manioc (CBSD).
En renforçant la veille phytosanitaire, la détection précoce et les capacités d’intervention, WAVE poursuit son engagement pour la santé des plantes et la sécurité alimentaire durable en Afrique. Face à des menaces transfrontalières, la collaboration scientifique régionale apparaît plus que jamais comme un levier essentiel.
WAVE au SARA 2025 : une participation remarquée pour porter la voix du projet BIORISKS
La 7ᵉ édition du Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA), tenue du 23 mai au 1er juin 2025 à Abidjan, a rassemblé des milliers d’acteurs du monde agricole venus d’Afrique et d’ailleurs. Parmi eux, WAVE (Cental & West African Virus Epidemiology) a marqué sa présence à travers une participation dynamique via le projet BIORISKS.
Un espace de sensibilisation et de dialogue scientifique
Installé au cœur du pavillon 4, pôle institutionnel, le stand de WAVE a accueilli de nombreux visiteurs : institutions publiques, chercheurs, agriculteurs, étudiants et partenaires techniques. Tous ont pu en savoir davantage sur le projet BIORISKS, centré sur l’anticipation et la gestion des risques biologiques afin de renforcer la résilience des agriculteurs au changement climatique en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Une mobilisation des équipes WAVE
Au-delà de la vitrine institutionnelle, ce sont les collaborateurs de WAVE, qui ont fait vivre le stand à travers des échanges et des démonstrations. Leur présence active a permis de partager des retours d’expérience terrain, de présenter les avancées scientifiques du projet et de nouer de nouveaux partenariats.
« Le SARA est le lieu de rencontre incontournable de tous les acteurs du monde agricole. Il était important pour nous de participer à cet événement d’envergure, afin de présenter ce que nous savons faire de mieux : le contrôle des maladies des plantes ». témoigne M. Gildas BAGNE Directeur des Partenariats et de la Mobilisation des Ressources à WAVE.
Renforcer les synergies pour la santé des plantes
Sachant que les menaces biologiques sont transfrontalières et deviennent de plus en plus complexes, la participation de WAVE au SARA 2025 a réaffirmé l’importance de l’approche collaborative et régionale dans la lutte contre les maladies émergentes des plantes. Une démarche alignée avec les engagements du CORAF et des institutions partenaires pour une agriculture durable, résiliente et fondée sur des preuves scientifiques.
À propos du projet BIORISKS
Financé par l’Union Européenne, le projet BIORISKS est coordonné par le CORAF et mis en œuvre par WAVE. Ce projet vise à augmenter la production, stabiliser les rendements et les revenus des principales cultures vivrières et fruitières grâce à la maîtrise des maladies virales du manioc, de la chenille légionnaire d'automne, du maïs et de la mouche des mangues en permettant aux acteurs nationaux et aux réseaux régionaux de gérer adéquatement les risques biologiques.
WAVE, INSAH et AGRHYMET : une alliance scientifique régionale au service de la santé des plantes en Afrique de l’Ouest
Face aux menaces croissantes que représentent les agents pathogènes transfrontaliers pour l’agriculture ouest-africaine, la coopération régionale devient une nécessité stratégique. C’est dans cet esprit que le Centre Régional d’Excellence WAVE, l’Institut du Sahel (INSAH) et le Centre Climatique Régional AGRHYMET du CILSS (CCR-AOS) ont récemment intensifié leur collaboration.
Une tournée de haut niveau pour bâtir des ponts scientifiques
Du 5 au 8 juin 2025, WAVE a accueilli à son siège une délégation de l’INSAH (Mali), marquant une étape majeure dans le développement d’un partenariat régional renforcé. Cette mission s’inscrit dans la continuité de deux précédentes visites stratégiques :
• Les 5 et 6 mai 2025, une délégation de WAVE, conduite par le Professeur Justin. PITA, a été reçue à Niamey, au Centre Climatique Régional AGRHYMET – CCR-AOS
• Les 12 et 13 mai 2025, une autre délégation de WAVE, conduite par le Professeur Fidèle TIENDREBEOGO s’est rendue à Bamako pour une visite stratégique à l’Institut du Sahel (INSAH)
Ces missions croisées ont permis de poser les bases d’une collaboration ciblée autour de la santé des plantes. Elles témoignent de la volonté partagée par ces trois institutions de construire une vision régionale intégrée en matière de veille phytosanitaire, de gestion des risques biologiques et d’alerte précoce
Des synergies techniques et opérationnelles
Au cours de sa visite à WAVE, la délégation de l’INSAH a pu explorer les plateformes technologiques, les laboratoires de diagnostic, et échanger avec les équipes scientifiques de WAVE sur les outils de surveillance des maladies virales émergentes et persistantes.
Ces échanges ont permis d’identifier plusieurs axes prioritaires de collaboration.
Une vision partagée pour la sécurité alimentaire
WAVE, l’INSAH et AGRHYMET partagent une conviction forte : la santé des plantes est un pilier incontournable pour garantir la résilience des systèmes agricoles et la sécurité alimentaire dans la région sahélienne et au-delà. L’ancrage régional de l’INSAH en matière de politiques agricoles, l’expertise d’AGRHYMET dans le suivi agro climatique et la capacité de WAVE en matière de diagnostic de proximité et de recherche forment une alliance complémentaire et stratégique.
Cette dynamique illustre un modèle de coopération scientifique proactive et structurante, au service des agriculteurs, des décideurs et des écosystèmes agricoles de toute l’Afrique de l’Ouest.