D’abord pratiqué en Aquitaine, dont on sait les liens historiques avec la Grande-Bretagne, où il est né dès 1823, le rugby se développe dans le dernier quart du XIXe siècle en Occitanie, comme en témoigne l’histoire de certains clubs régionaux.
En 1899, les clubs de province sont autorisés à participer aux championnats de France de rugby et la pratique se développe partout dans le Sud-Ouest.
Dans le premier quart du XXe siècle, on aménage de façon sommaire les stades avec des fonds privés. Petit à petit, le rugby devient un sport régional digne de considération et l’intérêt porté aux équipements pour le pratiquer et assister aux matchs se répand partout. Dans l'entre-deux guerres, à côté des initiatives privées, on voit se développer une réflexion portée par les pouvoirs publics. Des communes à l’État, le sport, dont le rugby fait partie, est investi de fonctions et valeurs politiques, morales et de santé publique afin de contribuer à lutter contre les fléaux sociaux.
La modernisation des stades se poursuit dans les années 1960, avec des objectifs conformes à l’évolution de la société et de la technologie. La démocratisation des loisirs et du sport, soutenue par la forte croissance démographique, s’impose autant en ville que dans les campagnes, qui mènent de véritables politiques sportives avec la construction d’équipements de proximité.
Au printemps 2023, les élèves apprentis photographes du lycée professionnel "Clément de Pémille" de Graulhet ont accompagné le service de l'Inventaire pour documenter cinq stades de Rugby dans le Tarn et la Haute-Garonne qui illustrent parfaitement les campagnes de construction des équipements sportifs opérés par les communes où se pratique le rugby amateur. Les installations sportives des stades de Graulhet, Gaillac, Rabastens et Lisle-sur-Tarn dans le Tarn ont été construits dans les années 1950/1960. Le stade de Villemur-sur-Tarn, associé à un vélodrome, est pour sa part construit dès les années 1930, dans le cadre de la reconstruction après la crue de mars 1930.
Les équipements pour les spectateurs
Les équipements des stades ont largement évolué depuis le début XXe siècle. En effet vers 1930, le public populaire installé dans les gradins, ne dispose pas de toit et apporte ses propres chaises pliantes. A partir des années 1930, on assiste à la multiplication des tribunes et des auvents pour protéger les spectateurs et leur offrir des places assises ainsi qu'une bonne visibilité. Construites en retrait de la barrière qui empêche l’accès du public au terrain, elles sont souvent conçues sur le modèle du porte-à-faux et bâties en béton armé.
Dans les années 1960, la modernisation des équipements se poursuit. De nombreux stades s'équipent de sièges individuels, de loges privées pour un public choisi, ou sont agrandis, car il est nécessaire de rentabiliser l’équipement.
D'autres éléments bâtis comme les buvettes, les espaces de billetterie et boutique sont construits pour accueillir les spectateurs les jours de match.
Les équipements pour les joueurs
Au début du XXe siècle, les terrains en herbe étaient rudimentaires, parfois uniquement délimités par des piquets. Aujourd'hui, un grand soin est apporté à la pelouse qui dans les grands stades n'est même plus naturelle.
L'accès au terrain se fait directement depuis les vestiaires situés dans les parties inférieures des tribunes. Il sont aménagés sommairement et pourvus de douches. Une loge est prévue pour les arbitres et on compte parfois aussi une salle dédiée à l'infirmerie.
Des espaces de convivialité où les joueurs et les membres des clubs peuvent se retrouver sont bâtis aux abords du terrain.
En étudiant les équipements liés à la pratique du rugby, on observe que c'est dans les petites communes que sont conservées la majorité des installations sportives construites au début de la seconde moitié du XXe siècle. Il apparait alors essentiel de les étudier et de les documenter pour enrichir notre connaissance de l'histoire du sport et des politiques publiques liées aux pratiques sportives.
Crédits :
Textes : Roland Chabbert, Alice de la Taille, chercheurs, Service de l'Inventaire et de la Connaissance des Patrimoines et Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires. Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.
Photographies : Les apprentis photographes du CFA académique Région Occitanie, UFA de Graulhet : Alexandre Tibo (couv. et concl.) ; Eva Claveau ; Kévin Bouchard ; Celyan Couvreur ; Maelys Gueguen ; Lokan Tanguy Gridaine ; Annaelle Laporte, encadrés par leur professeur de photographie Pierre Assemat et Amélie Boyer, photographe, service de l'Inventaire et de la Connaissance des Patrimoines, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.
Conception : Christelle Parville, Service Occitan et Catalan, Transversalité, Numérique et Territoires, Direction de la Culture et du Patrimoine, Région Occitanie.